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Citations sur La vie de Cézanne (41)

Avec surprise, avec admiration, avec une certaine anxiété aussi, Cézanne découvre le Paris de 1861. Le petit provincial de vingt-deux ans, qu'afflige un accent prononcé, est soudainement plongé dans un autre monde, où il n'est rien qui le dépayse. Le second Empire est dans tout son éclat. Tandis que les belles demi-mondaines, qui ruinent les fils de famille, étalent un luxe insolent, que les élégants pérorent chez Tortoni ou au Café Anglais, le baron Haussmann fait de Paris un chantier de démolition. Sur la rive gauche, où habitent Cézanne et Zola, on vient de percer le boulevard de Sébastopol (1) ; on trace la rue de Rennes, la rue des Ecoles, la rue Monge ; le palais des thermes sort de terre.
(1) Ce boulevard de Sébastopol-rive gauche est aujourd'hui le boulevard Saint-Michel.
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Ici au collège, les compartimentages de la société de la ville se retrouvent. Il y a le fils de M. le premier président, il y a le fils de M. le recteur ; il y a aussi le fils du banquier Cézanne, ce marchand de peaux de lapins enrichi, qui a fini par épouser sa concubine.
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Albert Wolff, le critique du Figaro, profite de l'aubaine pour dire leur fait aux nouveaux peintres : « L'impression que procurent les impressionnistes, écrit-il, est celle d'un chat qui se promènerait sur le clavier d'un piano, ou d'un singe qui se serait emparé d'une boite de couleurs. »

1127 - [Le Livre de Poche n° 487-488, p 248]
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A sa manière, le père Tanguy est un stoïcien. « Un homme qui vit avec plus de cinquante centimes par jour, est une canaille. », aime-t-il à déclarer : phrase qui le dépeint tout entier, dans sa bonté, mais aussi dans sa révolte. Car le père Tanguy, depuis qu'il a combattu parmi les fédérés, depuis qu'il a vécu de l'existence des bagnards, s'est rangé parmi les révoltés. Marchand de couleurs, il soutient les peintres que les officiels n'acceptent pas. Ces peintres, ce sont « ses » peintres. Ils font de la peinture claire : il défend la peinture claire. Cette peinture claire, il l'associe (...) à la révolution.

1118 - [Le Livre de Poche, n° 487-488 p 225]
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Homme d'opinions socialisantes, Pissarro a entretenu, avant la guerre (de 70), des rapports suivis avec un petit marchand de couleurs, Julien Tanguy, dont les idées politiques s'apparentent aux siennes. Julien Tanguy, que l'on appelle familièrement le père Tanguy, est un Breton d'une cinquantaine d'années. Appartenant à une famille de très pauvres tisserands des environ de Saint-Brieuc, il a d'abord été plâtrier; puis il a épousé une charcutière et, durant un certain temps, a vendu des andouillettes à Saint-Brieuc.
Dix ans avant la guerre, il est venu à Paris où, après avoir à la Compagnie de l'Ouest, il est entré en 1865 comme broyeur d couleurs dans une maison très renommée, la maison Edouard de la rue Clauzel. Peu après, il s'est installé à son propre compte et, préparant lui-même ses couleurs, est allé les vendre de manière ambulante, dans divers lieux que commençaient de hanter les peintres partisans du travail en plein air, comme Monet ou comme Pissarro.

1109 - [Le Livre de Poche n° 487-488, p 224]
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1872 : Non loin de Pontoise, à Auvers-sur-Oise, s'est établi, cette année même, un curieux homme, un médecin, le docteur Paul-Ferdinand Gachet.
(..)
Naturellement, en peinture comme en n'importe quel autre domaine, les préférences du docteur Gachet vont à ce qui est neuf et révolutionnaire. Il admire Courbet; il fréquente les brasseries où s'enfante l'art futur; il connait et estime Manet, Monet, Renoir, Degas et, bien entendu, Pissarro. L'homme est plein d'entrain, de vivacité, de chaleur. Il croit pour l'humanité en des lendemains meilleurs et, philanthrope, soigne en cachette les pauvres de la commune. Il recueille pareillement les bêtes souffreteuses, vit au milieu de chats et de chiens. Chez Pissarro, il a rencontré Cézanne et vu ses toiles. Que Cézanne soit un peintre de la grande race ne fait pour lui aucun doute. Aussi, toujours soucieux d'entrer dans l'intimité d'un artiste de talent, l'engage-t-il à venir s'installer à Auvers, où il pourra louer une petite maison et sera mieux qu'à Pontoise, dans une chambre d'hôtel.

1068 - [Le Livre de poche n° 487-488, p. 216-218]
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19 juillet 1870 ! Le gouvernement impérial déclare la guerre à la Prusse. L'Empire de Napoléon III chancelle. Lors de l'enterrement de Victor Noir, assassiné par Pierre Bonaparte, en janvier, on a crié sur les boulevards : « Vive la République ! » Plus ou moins encouragé par l'impératrice, Napoléon III a donné dans le piège que lui a tendu Bismarck, le 13 juillet, avec la fameuse dépêche d'Ems.

1003 - [Le Livre de poche n° 487-488, p. 197]
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L'homme bourru qui a devant la femme des reculades de méfiance, le sauvageon que la chair trouble jusqu'au vertige s'est laissé prendre - comment cela s'est-il produit ? - au charme d'un de ses modèles occasionnels, une grande fille blonde, assez belle, figure agréable, yeux pensifs aux prunelles noires : Marie-Hortense Fiquet. Il a trente et un ans, elle en a dix-neuf. Originaire du Jura, née dans ce département, à Saligney (le 22 avril 1850), Hortense est venue très jeune à Paris avec ses parents. Elle n'a plus sa mère, morte ces dernières années; son père, un modeste employé, travaille dans une banque. Pour sa part, elle gagne sa subsistance par quelques séances de pose chez les peintres. Modèle, elle possède une grande vertu, surtout pour Cézanne : la patience. Cela l'ennuie de poser, car elle est vive, enjouée, bavarde; mais elle se plie aux exigences de pose avec docilité.

997 - [Le Livre de poche n° 487-488, p. 194-195]
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« Paul Travaille beaucoup, écrit Zola à Valbrègue, il rêve de tableaux immenses. » Lorsqu'il parcourt les rues de Paris, Cézanne regarde avec une frénésie avide les murs des églises, des gares, des halles, ces murs nus qu'il voudrait couvrir de fresques géantes. « Quelle place à peindre ! dompter la foule, ouvrir un siècle, créer un art ! »

990 - [Le Livre de poche n° 487-488, p. 182]
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Un Aixois de sa connaissance l'a mis en rapport avec un petit groupe d'étudiants qui, au Quartier latin, publient une feuille sarcastique, « Le Travail », menant contre l'Empereur une guerre sourde. Ces étudiants cherchaient un poète, Zola a proposé de ses vers ; on les a acceptés, publiés, encore que idéalisme teinté de religiosité ait fortement déplu au rédacteur en chef – un Vendéen de vingt ans, autoritaire, au geste tranchant, à la voix brève, et qui ne se paie guère de mots : Georges Clemenceau. « Si ce journal se maintient, pense Zola, je pourrais y acquérir un commencement de renommée. » Mais « Le Travail » est surveillé par la police ; cette dernière n'attend qu'une occasion pour le faire poursuivre.

966 - [Le Livre de poche n° 487-488, p. 110]
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