Bâckström se contenta de secouer la tête. Où diable allons-nous? pensa-t-il tout en franchissant le seuil de l'immeuble du 1, Hasselstig. Putain, mais qu'est-ce qui arrive à la police suédoise? Des pédales, des gouines, des métèques et les habituels idiots du village. Plus un seul flic normal à l'horizon.
Ce genre de coup demande beaucoup de préparation et beaucoup de personnes sont forcément impliquées. Il faut voler des voitures, des plaques minéralogiques qui correspondent aux marques et modèles des voitures, préparer une embuscade et un plan de repli. Il y a toujours quelqu’un qui ouvre sa gueule.
Quoi qu’il ait pu dire, elle avait du mal à abandonner l’idée qu’il s’agissait d’autre chose que de lui confier un secret. Il n’était tout simplement pas du genre à confier ses secrets.
Il gardait très bien les secrets, en particulier les siens.
À peine six mois plus tôt, il l’avait affectée, elle et un nombre de plus en plus élevé de ses collègues, à une mission secrète consistant à revoir l’enquête sur l’assassinat du Premier ministre Olof Palme, au cas où ils trouveraient du neuf.
Deux belles jeunes femmes. Des policières suédoises en plus, même si l’une d’elles avait plutôt l’air de venir des Antilles. Amicales, de bonne humeur, belles à regarder, largement de quoi fantasmer quand on passe ses journées à enfoncer des clous. Ils étaient restés assis une heure. Quelle importance après tout ? Quatre-vingts couronnes l’heure ne sont que quatre-vingts couronnes l’heure, et le travail n’était pas ce dont ils manquaient le plus dans leur vie ici.
Inutile de partir à la recherche d’alcool caché. Même ça, il s’en était débarrassé la veille au soir et, sur ce point précis, le médecin cinglé avait été absolument inflexible. Pas d’alcool fort, pas de vin, pas de bière. Mais surtout, rien qui contienne ne serait-ce qu’une trace d’alcool, comme le cidre ou du jus de fruit ordinaire qui aurait fermenté, ou même une vieille bouteille de sirop pour la toux, également bannie par ce bon docteur et ses acolytes.
Le nombre de bouteilles à jeter avait été assez importan
On n’avait pas besoin d’être un malfrat pour s’apercevoir de ce qu’il était et, en l’occurrence, le fait qu’il ne portait plus l’uniforme depuis quinze ans n’y changeait rien. Son regard disait tout. Peter Niemi était un flic gentil, tant qu’on se comportait correctement. Dans le cas contraire, Niemi n’était pas de ceux qui se défilaient, et plus d’un en avait douloureusement fait les frais.