Les gens se moquent de ce que les autres disent ou ressentent, de ce qu’ils ont traversé, appris. Les gens ne s’intéressent qu’à ce qu’ils sont déjà certains de savoir.
Une fin n’est tragique que si elle a été précédée d’une alternative, que si elle ressemble à une conclusion injuste. Pas quand elle est inévitable.
La nuit, je suis comme un jour sans vent, où tout est immobile, où rien n'arrive à voler.
Il y a une limite aux inégalités qu'une société peut accepter tout en restant une démocratie stable.
Peut-être la chance ressemble-t-elle à la malchance en cela qu'il faut du temps pour l'assimiler. Au départ, on ne ressent rien. Les émotions viennent plus tard, peut-être seulement après la disparition de ce qui nous comblait.
A présent, longtemps après les cours, je suis en mesure de le dire: les émotions primaires sont insipides et inintéressantes, seuls les cinglés se marrent toute la journée. Je ris parfois, mais ce n'est qu'une réaction hystérique. Honte. Peur. Tristesse. Haine. Voilà les émotions globales qui ont disparu, mélanges dans un magasin de couleurs, seize nuances de coquille d'oeuf. Jaune et bleu donnent vert. L'amitié. La jalousie? La tendresse? La gentillesse, la compassion. Le bonheur. C'est ce sentiment là que je regrette le plus: un mélange de tout y compris les émotions négatives avec un soupçon de surprise et des tonnes de joie. Le bonheur est le cocktail parfait, dont personne ne connait la recette.
Quand j'étais petite, je croyais que si on faisait un cauchemar, il fallait le rapporter à voix haute pour l'empêcher de se réaliser. Comme s'il dégringolait de la case des choses qui peuvent se produire.
L'amour n'est ni ce qu'il y a de plus grand ni ce qu'il y a de plus pur ; ce n'est jamais le mélange parfait, seulement un liquide sale. Il faudrait humer le verre avant d'y plonger les lèvres. Mais même comme ça, on ne s'aperçoit pas toujours qu'il est empoisonné.
Vous me haissez pour ce qui est arrivé, je me hais plus encore pour les explications que je ne peux pas donner. (p. 459)
...je voulais croire dans ces moments-là que ça allait mieux juste parce que ça ne semblait pas aller plus mal. ( p.424)