Mais une récidive simple ne contenta pas cet éphèbe déjà mûr pour l'amour et que l'ardeur de la jeunesse rendait impatient . Il me tira donc de mon sommeil : « Eh quoi dit-il , vous ne demandez plus rien ! ... » . Je n'étais pas fourbu au point que sa proposition pût me déplaire . Me voilà donc suant et soufflant qui m'évertue à lui donner satisfaction après quoi, las de jouir, je repris mon somme .
« Mais une heure ne s'était pas écoulée qu'il se met à me pincer en disant : « Pourquoi pas encore une fois ? » Alors moi, trop souvent réveillé, je lui réponds , furieux , en lui resservant ses propres menaces : « Dors donc, ou je dis tout à ton père ! «
Le Satyrion , II, 88 ,
A voir marcher quelqu'un, on connaît sa pensée.
Le Satiricon
Passons la nuit à humecter la lune et buvons jusqu'à l'aurore.
Il ne convient pas de se fier beaucoup aux projets que l'on forme, parce que la Fortune a ses voies à elle...
Cela tournait au comble de l'ignoble, lorsque Trimalchion, alourdi par une ivresse immonde, dit de faire entrer de nouveaux artistes, et, appuyé sur de nombreux coussins, il s'allongea sur le bord du lit, puis : "Imaginez vous, dit il, que je suis mort. Jouez moi quelque chose de bien". Les joueurs de cor se mirent à jouer une marche funèbre.
O misère ! ô pitié ! que tout l'homme n'est rien !
Qu'elle est fragile, hélas ! la trame de sa vie !
Tel sera chez Pluton votre état et le mien :
Vivons donc, tant que l'âge à jouir nous convie.
L'instruction c'est un trésor, et un métier ne meurt jamais de faim.
La science est un trésor, et un métier acquis est un bien qu'on ne perd jamais.
Nous n'estimons que les biens dont les autres nous envient la possession
IV. CONTRE L'AMBITION DES PARENTS
Au fond, ce sont les parents qui sont les vrais coupables : ils ne veulent plus pour leurs enfants d'une règle sévère, mais salutaire. Ils sacrifient d'abord, comme le reste, à leur ambition, ces fils, leur espérance même, puis, pour réaliser plus vite leur rêve, sans leur laisser le temps de digérer leurs études, ils les poussent au forum : cette éloquence, à laquelle ils savent pourtant bien que rien n'est supérieur, ils prétendent la réduire à la taille d'un enfant à peine sevré.
Que les parents aient la patience de nous laisser graduer les études les jeunes gens pourront travailler sérieusement, mûrir leur goût par des lectures approfondies, faire des préceptes des sages la règle de leur pensée, châtier leur style d'une plume impitoyable, écouter longtemps d'abord ce qu'ils aspirent à imiter. Dès lors ils n'admireront plus rien de ce qui n'éblouit que l'enfance, et l'éloquence, jadis si grande, aura recouvré sa force, sa majesté, son autorité.
Mais aujourd'hui, à l'école l'enfant s'amuse ; jeune homme, on s'amuse de lui sur le forum, et, ce qui est encore plus ridicule, après avoir fait ses études tout de travers, devenu vieux, il ne voudra pas en convenir.
http://remacle.org/bloodwolf/roman/petrone/partie1.htm