Avoir un enfant, c'est comme doter son cœur d'une paire de jambes et le laisser se promener hors de son corps, palpitant, vulnérable, à vif.
On ne peut pas vraiment dire que ce soit un bâtiment inquiétant ; pas vu de l'autoroute . Dans la gamme aire de repos , il pourrait même être qualifié d'accueillant . Large et trapu , il est accroupi comme un sumo, [...]
Je préfèrerais que tu restes collée contre moi, dans ma poche. Je préfèrerais que tu réintègres mon corps, là où mon cœur est censé se trouver.
Le temps s'arrête quand on est sous terre.
C’est un autre problème avec les ténèbres : on peut plaquer dessus tout ce que l’imagination peut concevoir ; et quand le jour laisse place à la nuit ? Mon imagination ne connaît pas de limites.
Tu ne sais pas qui tu es tant qu'on ne t'a pas poussé à bout
Tout le monde a quelque chose dans son passé dont la réminiscence le fait grimacer. Il se trouve seulement que chez moi, les mauvais souvenirs poussent comme des champignons vénéneux, farineux, pourris et contaminés par la voix de ma mère.
Au lieu de lutter contre la situation, je me laisse la ressentir: une fureur si primitive qu'elle consume tout. Je peux vivre dans cet espace blanc d'où la douleur est absente. Je peux haïr le monde avec une exhaustivité qui pulvérise la raison, et je sais que je serai en sécurité. J'y ai déjà vécu.
Personne n'existe en vase clos. Tout le monde a au moins un lien vital avec la planète, que ce soit par le sang ou par l'amour.
Si survivre est la preuve qu'on est en vie, alors je ne l'ai jamais autant été.