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Critique de BazaR


Moi qui planifie bien mes lectures en général, je me suis récemment retrouvé en voyage à court de trucs à lire. Après avoir hésité dans une librairie, je me suis décidé pour ce premier tome de Haut-Royaume. Après tout, je sortais tout juste de Wielstadt, du même auteur, qui m'avait emporté. Je ne risquais pas d'être déçu, n'est-ce pas ?

Hé bien si, il y avait un risque dans lequel j'ai cru être tombé au début : je risquais d'avoir lu le meilleur de l'auteur et de ne pas apprécier ce début de cycle au long court. J'ai eu un mal fou à trouver un intérêt à ce que je lisais au début. Je trouvais le pitch convenu et imaginais déjà le destin du héros se dérouler sans anicroche mais aussi sans surprise.

Mais les cela a évolué, en bien. le héros, Lorn, possède un fond d'Edmond Dantès dans ses gênes et son destin. Par d'autres côtés, il se rapproche du chevalier Kantz de Wielstadt ; tous les deux sont marqués à la main gauche par une force supérieure ; tous les deux partagent une mélancolie et une réserve liées au poids des secrets ; et tous les deux sont capables d'attirer des amitiés sincères.
J'espérais presque au début que Pierre Pevel ferait de Lorn un personnage néfaste, misanthrope, dévoré par l'envie de vengeance et par cette force Obscure qui l'imprègne. Bref un Dark Vador local. Mais non. Lorn prend la défense du faible, risque sa peau pour retrouver un groupe de femmes enlevé par des barbares, est sans pitié avec les exploiteurs et les esclavagistes. Et pourtant il accepte les pertes collatérales et sacrifie des soldats sous ses ordres si la victoire finale rend cela nécessaire. Il est difficile à cerner, au fond. Durant tout le roman, je me suis demandé s'il allait devenir une crapule, si l'empathie que Pevel a construite envers son héros allait être trahie. Ce qui est sûr, c'est que ses prises de décision sont parvenues à me surprendre.

Le décor est à cheval entre moyen âge –j'associe les chevaliers d'Argor à ceux de la Table Ronde – et âge classique. La poudre est ainsi largement utilisée et la peinture de portrait est développée. La reine de Haut-Royaume fait penser par quelques aspects (ses manoeuvres internationales en faveur de la paix par exemple) à Marie de Médicis pendant la régence tandis que son ministre Estévéris, habile et courtisan, m'évoque le Richelieu d'avant la journée des dupes. La magie est discrète mais il y a des Dragons Divins ; je m'emmêle d'ailleurs les pinceaux dans leurs noms.
Chaque partie du roman traite d'une péripétie différente (bien que tout soit lié), si bien qu'on ne sent aucune longueur. Pierre Pevel est toujours aussi efficace dans la description de scènes d'action très télévisuelles.

On n'est pas dans un récit dark fantasy, mais la fin reste tout de même assez sombre et violente. Il est difficile d'imaginer vers quoi l'auteur va se diriger.
Une seule solution pour le savoir, n'est-ce pas ?
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