Comment distinguer l'essentiel du dérisoire ?
Nos pensées et notre temps ont aussi une valeur.
Mails, réseaux sociaux, messageries... nous sommes en attenter de réponses, et vite !Informations, achats, réactions... nous sommes en direct live, c'est maintenant !
Cette connectivité permanente nous maintient dans une illusion de toute puissance infantile, la perdre n'est donc pas envisageable, preuve en est notre désarroi lorsque nous constatons que - ça ne capte pas ou mal !
Du temps sans connexion, du temps pour penser ma vie, pour panser ma vie. Que ces sollicitations incessantes s'arrêtent, ne serait-ce qu'une heure.
Face à la solitude du Moi, il y a un objet qui m'accompagne partout, un espace transitionnel qui me permet de faire face à la réalité de la séparation, qui me permet de fantasmer l'unification avec l'autre, c'est mon smartphone.
Grâce aux notifications, messages, invitations à vous connecter à vos réseaux sociaux, à jouer, à consulter les dernières infirmations, à acheter... vous aller pouvoir esquiver, enfin croire que vous esquivez, l'angoisse que vous ressentez en rentrant chez vous.
Parce que dès qu'une émotion négative affleure, le virtuel est là pour nous sauver en sauver !
Les enfants ne s'ennuient plus aujourd'hui, mais c'est bien pire. Leurs espaces récréatifs sont de plus en plus monopolisés par le virtuel.
Quand aux adolescents, puisque la majorité numérique est fixée à 15ans, je vous laisse imaginer les dégâts.
Donner à chacun le sentiment d'être unique, important et de ce fait très entouré, tout en nous isolant, représente un tour de passe passe assez remarquable.
Et si j'ai deux cents amis sur la Toile mais que je passe mes soirées en solitaire, vous comprendrez aisément qu'il vaut mieux y rester, sur la Toile... ce qui renforcera mon isolement, cercle vicieux.
Combien d'amis avons-nous au cours de nos existences, et même de connaissances, combien en croisons-nous régulièrement ? Si peu...