AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de marina53


Gus a tout raté dans sa vie. L'école, les petits boulots, son rôle d'époux et surtout celui de père. Né loser, d'un père loser, il a été à bonne école. Mais, voilà, aujourd'hui, sa petiote, comme il l'appelle affectueusement, ne lui parle plus. Au RSA, habitant dans un hôtel vétuste au coeur d'un quartier sensible, la JAF lui a purement et simplement retiré la garde de sa fille. du moins, temporairement. Et ça, ça le ronge et le torture. Aussi, pour réinstaller le dialogue, a-t-il l'idée pour le moins saugrenue (pour ne pas dire bête ou complètement con) de prendre en otage les clients de l'hôtel en question et sa fille par-dessus le marché pour faire entendre sa voix. Ayant acheté un semi-automatique auprès de Sergueï, un des clients, qu'il s'est d'ailleurs empressé d'attacher au radiateur de sa chambre, ayant équipé Cerise, une prostituée qui s'est ralliée à sa cause, les voilà tous les deux à braquer leurs armes sur George, le propriétaire, Boudu, un SDF reconverti en commis d'hôtellerie, Gwen et Dany, un couple d'amants, Fatou, une jeune immigrée enceinte, Hubert, un livreur de pizzas et Émilie qui ne comprend pas pourquoi son père fait tout ça... Pourtant, Gus ne demande pas grand-chose : juste un avion pour fuir au Venezuela !

Décidément, chez Benoît Philippon, les héros n'ont ni la langue ni les mains dans les poches. Parce qu'ici encore, ça braque à tous les étages du Love Hôtel.... Prêt à tout pour reconquérir le coeur de sa petiote, Gus, avec l'aide de Cerise, va rien moins que prendre en otage d'innocentes personnes et se trouver, inévitablement, face à une négociatrice qui fera tout pour les garder en vie (et pourquoi pas raisonner Gus, même si son geste semble louable). Évidemment, rien ne va se passer comme prévu : les potes de Sergueï (qui appartient à une mafia) ne tiennent pas à ce que les flics débarquent à l'hôtel, les amants tiennent à rester anonymes pour des raisons qui leur sont chères, Fatou, en situation irrégulière, y tient aussi, certains journalistes, peu scrupuleux, vont tenter de percer à jour aussi bien Gus que les otages, cette ado qui ne tient pas du tout à partir au Venezuela... et j'en passe... Entre les imprévus, les ralliements, les coups de gueule et les coups de feu, le manque certain d'organisation de Gus, cette prise d'otage va virer en grand n'importe quoi. Et l'on se régale, nous lecteurs, devant tant de situations cocasses, foutraques, inattendues mais aussi parfois tendres. D'autant que ce roman ne manque ni d'humour ni de rythme, aussi bien dans l'action que dans les dialogues.
Un roman déjanté, drôle et explosif !
Commenter  J’apprécie          615



Ont apprécié cette critique (58)voir plus




{* *}