Citations sur Histoire des mythes (42)
A partir de 1850, les derniers prophètes d’un dieu d’Harmonie sont réduits à l’errance (comme Ramakrishna), à la mort (comme le Bâb) ou à l’asile, sinon à la folie, comme, de Nerval à Nietzsche, bien des poètes européens.
Il n’est pas très facile de traiter de l’évolution mythique des Temps anciens, parce qu’on les connaît mal. Il est très difficile de traiter de l’évolution mythique des Temps trop proches, parce qu’on les connaît trop : les faits cachent la structure qui les contient et les informe, comme les arbres cachent la forêt.
[A propos de la 1e décade d’Avril (1440/1500)]
Israël a été détruite, 2160 ans plus tôt, par les troupes assyriennes. Les rythmes de l’éternel Retour voudraient donc que Byzance le soit par le Saint Empire Romain Germanique […].
Ces ruses du Retour, cependant bien connu, trompent les cités, les peuples, les églises ; elles précipitent leur chute. Byzance s’effondre au moment prévu, mais sous les coups d’un adversaire imprévisible et qui, pour certains orthodoxes, était presque un allié au regard du Saint Empire.
Les chî’ites se prétendaient les seuls fidèles à la pensée de Mahomet et il semble bien qu’il en fût ainsi. Par l’arrachement de la Hiérarchie à l’Elément, ils réintégraient le dieu solaire dans l’univers où le Prophète l’avait placé ; rejetant la filiation israélite et juive, ils se voulaient les fils spirituels du père d’Abraham le Sumérien, du fils maudit Ismaël et des adorateurs du Veau « que les anges avaient doué de la vie ».
Historiquement, on ne peut décider de la date de la naissance du Christ. Le point zéro ne fut choisi qu’au VIe siècle, par un moine byzantin. Jusqu’alors, les dates retenues avaient été 282, début de l’Ere des martyrs, par l’école d’Alexandrie, puis l’an 29, baptême du Christ, par saint Augustin.
L’imprécision, cependant, ne joue que sur une dizaine d’années en ce qui concerne la Naissance (-4 ou +6) et le Baptême (29 ou 36), mais elle déborde les trente ans en ce qui concerne la Passion. Les textes évangéliques ne nous donnent en effet que trois certitudes : la Naissance eut lieu l’année d’un recensement impérial ; le Baptême, alors que Jésus avait trente ans et que Jean-Baptiste prêchait (depuis l’an 29) ; la Crucifixion, alors que le Christ approchait de ses cinquante ans ou les avait de peu dépassés.
Le premier homme […] se nomme dans la Genèse Adam. En d’autres textes, les Avestas des Mèdes, les Brahmanas, il se nomme Yama ou Yima. M et A sont, en tous ces noms, les deux lettres significatives : elles s’opposent à l’R et à l’S des dieux-hommes, archers ou jumeaux : Arès, Horus, Osiris, ou à l’E et à l’S du dieu-poisson : Oannès, Esus, Jésus.
L’akh peut être traduit par « intelligence » ; on le figurait par l’Ibis, comme le premier Toth. Le ba englobait tous les pouvoirs de l’âme et, notamment, la faculté de se dédoubler, de se transformer pour épouser les doubles ou apparences de toutes les divinités. Le ka, figuré par l’idéogramme du Taureau, exprimait le Verbe, la Parole et, par-delà, toutes les puissances créatrices, génératrices et nourricières.
C’était, déjà, la trinité platonicienne du Vrai, du Bien et du Beau –ou bien la trinité musulmane et chrétienne du Je, du Toi et du Lui.
Le monde n’est plus contenu en Dieu, comme dans l’ère du Cercle, ni le reflet de Dieu, comme dans l’ère des Gémeaux : il est l’œuvre de Dieu. L’Enuma elish décrit longuement cette création des éléments, de l’homme et des villes successives de Sumerie : Eridu, Warka, Our.
On remarquera qu’il dure exactement une « saison » mythique : soit 540 ans, de Salomon, d’Elie et de Zoroastre à Diotime et à Socrate –ou des sorciers du XIIIe siècle à ceux –méprisés- du XVIIIe s.
Comme les races de Justice avaient dû vaincre d’abord la tentation du Double et les cultes aryens, les apôtres de l’Amour devront s’attaquer d’abord aux résurgences tauriques avant de voir leur dieu devenir universel.