La Rue de la Chouette est incontournable pour les touristes. Un passage où l’on peut voir chacun sacrifier à la tradition et caresser de la main gauche l’étrange animal de pierre niché au cœur d’une pierre de l’un des contreforts de l’église Notre-Dame, espérant sans trop y croire la réalisation d’un vœu.
Il était satisfait. Dans une semaine, il allait recevoir les informations pour récupérer les documents lui permettant de rejoindre la Suisse. Dans quinze jours, il serait loin de cet hôtel miteux. En attendant, il allait poursuivre le petit jeu du chat et de la souris avec les hommes d’Acquatella.
Bravi est en sursis, il le sait. Sa vie n’est qu’un immense sursis. Il enclenche la première et s’engage dans la circulation avant qu’elle soit arrêtée par les secours qui annoncent leur arrivée toutes sirènes hurlantes.
Acquatella était maintenant commissaire divisionnaire. Il était toujours aussi grand et sec et son regard gris, presque métallique, demeurait reconnaissable entre tous.
La lune est à son zénith, elle diffuse sa clarté au travers des pins maritimes du parc et baigne les amoureux d’un halo romantique. Ils regardent au loin les lumières des palaces de la Croisette se refléter dans les eaux calmes.
Le danger pouvait venir de partout. Elle ne l’avait pas vu venir cette nuit-là, comment pourrait-elle le voir arriver aujourd’hui ? Elle avait besoin de ressentir une protection, celle des murs de sa maison.
Sa carrière est derrière lui, mais si ces tuyaux peuvent lui permettre de retrouver le corps du gamin, il est preneur. C’est son obsession, un mystère qu’il veut résoudre avant sa retraite. Il a une confiance relative en cet indic. Mais l’ex-détenu traîne dans les parages depuis presque quinze jours. Les filatures ne donnent rien. Il va devoir les faire cesser. L’homme de main s’est peut-être laissé aller à des confidences avec des compagnons de beuverie, ou avec une pute qu’il aura levée.
Depuis, nous avons des apporteurs d’affaires à travers le monde qui ne sont pas motivés par la puissance ou le pouvoir, mais simplement par le besoin de justice. C’est comme cela, les temps ont changé et les mafias ou les bandes répondent désormais à des règles qui ne sont plus les nôtres.
Bravi est en sursis, il le sait. Sa vie n’est qu’un immense sursis. Il enclenche la première et s’engage dans la circulation avant qu’elle soit arrêtée par les secours qui annoncent leur arrivée toutes sirènes hurlantes.
Bravi ne tue pas pour le plaisir. Il justifie son existence. Même si aucun de ses actes n’est justifiable. Il le sait. Il continue parce qu’il vomit la corruption et les passe-droits. Aussi, il exécute ceux qui échappent à la justice, et le patron du sauna est passé entre les mailles du filet. Jusqu’à aujourd’hui. Aucun rapport avec sa vie ou son commerce.