AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Eroblin


J'aime beaucoup Jodi Picoult et je me suis lancée dans la lecture de tous ses romans. « Pardonne-lui » aborde en plus une période historique qui m'intéresse à savoir la Seconde Guerre mondiale. Dans ce roman choral, on entend la voix de quatre personnes : d'abord Sage Singer puis Josef Weber, Léo Stein et enfin la grand-mère de Sage Minka.
Sage est une jeune femme solitaire qui travaille dans une boulangerie la nuit, évite de fréquenter les gens et cache son visage défiguré lors d'un accident de voiture. Elle fait tout de même la connaissance d'un très vieil homme Josef avec qui elle sympathise jusqu'à ce qu'il lui révèle qu'il est un ancien nazi, qu'il a eu un poste à Auschwitz, qu'il a tué des gens. Pire il voudrait que Sage l'aide à mourir et lui pardonne toutes les horreurs qu'il a pu commettre…
Sage contacte alors un certain Leo Stein qui travaille au service des Droits de l'Homme et des Poursuite spéciales pour que Josef soit arrêté. Mais ce n'est pas si simple, d'abord il faut être sûr que ce vieillard ne raconte pas n'importe quoi et si possible trouver un témoin qui pourrait le reconnaître. C'est ainsi que la grand-mère de Sage entre en scène car celle-ci a vécu en Pologne dans le ghetto de Lodz et a connu la déportation et l'enfer à Auschwitz. Et parmi ses bourreaux Josef Weber ou plutôt Reiner Hartmann…
J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, on met du temps à arriver à l'objectif de l'auteure à savoir nous livrer un témoignage/fiction sur l'horreur de la Shoah. Une fois que Minka révèle à sa petite-fille tout ce qu'elle a vécu dans sa jeunesse en Pologne, on plonge dans l'évocation du ghetto de Lodz, la promiscuité, la faim, la violence, la mort puis la déportation à Auschwitz, les baraquements, la faim encore et toujours, le poste de secrétaire auprès de celui qui dirige le Canada (c'est-à-dire le service de récupération des affaires et des objets ayant appartenu aux juifs), poste privilégié qui lui permet d'échapper à la mort. Et puis la violence brutale, gratuite des gardes qui s'abat à tout moment. le récit est tellement intense que j'ai eu du mal ensuite à revenir au dilemme de Sage : doit-elle accéder à la demande de Josef ? Ne serait-ce pas oublier ce qui s'est passé, renier sa grand-mère et ses origines en permettant à Josef de mourir comme il l'a demandé ? Et peut-on pardonner un homme au soir de sa vie parce qu'il le demande, malgré ses actes terribles ? Un sujet sensible qui ne m'a pas entièrement convaincue.

Commenter  J’apprécie          200



Ont apprécié cette critique (20)voir plus




{* *}