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Critique de Berthelivre


Emmanuel Pierrat est avocat, c'est ce qui avait orienté mon choix du livre. Mais je ne savais pas à quel point il est atypique. Avocat sans doute, mais romancier, essayiste, enseignant, conférencier, franc-maçon, collectionneur d'art africain et de livres rares, président du Musée du Barreau de Paris à l'époque du livre, ancien président du Pen Club français, et j'en oublie...

« Je parle aux fétiches », ce sont des entretiens, publiés en 2022, avec un psychanalyste, Philippe Bouret. Ou plus exactement, les réponses d'Emmanuel Pierrat aux questions de Ph. Bouret.

A l'entendre, cet homme est un boulimique, une sorte d'ogre qui restitue par écrit tout ce qu'il absorbe. Et ce qu'il dit ingérer me semble dépasser très clairement les capacités d'un individu lambda.
Il affirme vouloir garder trace de tout ce qu'il voit, tout ce qu'il apprend, tout ce qu'il s'approprie. Cela passe par une écriture incessante : de son journal, de fiches sur ses livres anciens et ses objets d'art, de romans en cours ou déjà publiés, d'essais et d'article juridiques, et j'en oublie encore...
L'écriture et l'inscription sont pour lui une absolue nécessité, afin, dit-il, que rien ne se perde.
Sur ce qu'il découvre, il cherche et écrit un savoir qu'il veut complet, exhaustif, et dans la foulée, il publie, édite, pour partage.

Il prétend collectionner dans le même esprit d'enseignement : le sien d'abord, sur l'objet, le livre, le tableau, le masque africain, le fétiche, qu'il a acquis. Et celui des autres quand il met en vente les collections qui ne lui apprennent plus rien, mais dont il a parfaitement identifié, décrit et expliqué chaque élément.

Pour ce qui est des pensées relatives à sa profession d'avocat, je reste sur ma faim. Activité alimentaire pour financer ses curiosités, en cabinet, en voyages, en visites ? Mais il faut avouer que, en même temps que je lis les confidences d'Emmanuel Pierra, j'écoute une émission fantastique de « A voix nue » consacrée à Robert Badinter. Et ce que dit Badinter, dans le cinquième épisode, de sa profession d'avocat, a une portée magistrale avec laquelle il est difficile, impossible sans doute, de rivaliser. Les considérations d'Emmanuel Pierra ne sont pas inintéressantes, mais ce sont plutôt des « trucs » du métier. La hauteur de vue est restée dans « A voix nue »...

J'ignore l'importance réelle de tous ses écrits (il y en a sans doute plus d'une centaine), mais il est évident que lui est parfaitement convaincu de leur qualité et de leur nécessité, comme d'ailleurs d'à peu près tous ses faits et gestes qu'il raconte avec une complaisance inlassable. Un tantinet lassante...

Je remercie Masse critique et les éditions La rumeur libre qui m'ont envoyé cet ouvrage.


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