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Critique de dogasquet


A partir de l'histoire réelle du psychiatre catalan, François Tosquelles, directeur de l'asile du château de Saint Alban en Lozère, durant la seconde guerre mondiale.

Un médecin visionnaire et novateur que Paola Pigani fait revivre avec l'histoire romancée de Jeanne, en septembre 1939. Cette jeune femme de 24 ans vient de perdre son bébé à la naissance. Folle de douleur, au sens littéral du terme, elle est « enfermée sur décision de Lucien, son époux. Il ne pouvait plus la faire taire, lui jetait de l'eau bénite en pleine figure. »
« On lui avait rapporté qu'elle criait toujours les mêmes choses, Enterrez moi avec lui. Lui, c'était le bébé mort à la naissance, enseveli en l'absence de sa mère, dans une fosse commune, non advenu, non baptisé, sans nom »
Elle est d'abord enfermée à Neuilly sur Marne puis dans le château de Saint Alban, en Lozère, loin de l'occupation allemande.
Le fonctionnement de l'asile est illustré par le traitement de Jeanne mais aussi par celui de ses compagnons d'infortune, délirants ou déprimés, chacun dans sa bulle, mais finalement pleins de vie. Comme Auguste, « Victor-pour-la-vie », la Caille, La Rillette, Monsieur Forestier et Marguerite Sirvins. Ces deux derniers sont des artistes, toujours exposés et qui ont réellement existé.

Un asile dirigé par les Docteurs Balvet et Tosquelles, dont les maîtres mots sont : Humanisme, Respect et Liberté.
« Une véritable révolution consiste à reprendre son enfance. » François Tosquelles
Un hôpital hors des sentiers battus de l'époque. Ouvert sur l'extérieur, tant du point de vue mental (les groupes de discussion sont privilégiés à tous les niveaux) que physique. Les malades peuvent travailler chez les paysans, ou, comme Jeanne, à l'institut Villaret qui s'occupe des enfants abandonnés et déficients.
Un hôpital, hors normes, sous ce régime de Vichy qui n'accueillait pas que des malades mais aussi des résistants et des juifs.

Les +++
- Rendre vie et hommage à un médecin révolutionnaire en matière de psychiatrie, humaniste et courageux dans la vie quotidienne. En effet, l'hôpital cachait des juifs et des résistants et autorisait aussi des vraies sépultures pour les internés.
« le docteur Tosquelles refuse que les morts soient portés en terre en silence. (…) Avant, on enterrait les malades le plus vite possible, comme des suicidés ou des criminels. On les faisait disparaître une seconde fois. Pas de nom sur les croix de planche. »
- la double narration, celle de l'autrice et celle de Soeur Rolande (qui a réellement existé) à la première personne du singulier, est passionnante. C'est son regard au quotidien, ses doutes, ses émotions et ses joies à propos du suivi des malades et de la gestion de l'hôpital par le docteur Tosquelles.

Les ----
J'ai lu ce récit comme un docu sur une facette et un personnage de l'histoire que j'ignorais. Intérêt mais pas d'émotion.
C'est bien écrit, bien documenté, mais l'histoire de Jeanne ne m'a pas touchée. Comme si l'écriture restait toujours sous contrôle….
Mêmes impressions avec deux précédents livres de Paola Pigani : « Et ils dansaient le dimanche » et « N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures ». Pour ce dernier, seule la deuxième partie laisse passer l'émotion et elle est magnifique.

Un ouvrage bien documenté et intéressant.
Lu dans le cadre du prix Orange 2024.
Merci à lecteurs.com et aux éditions Liana Levi

Lien : https://commelaplume.blogspo..
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