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Critique de Fandol


Fandol
10 décembre 2017
Pour sa première BD, après un roman graphique noir intitulé Venise, Nicolaï Pinheiro réussit l'adaptation d'un roman signé Axl Cendres, paru en 2012 : La drôle de vie de Bibow Bradley.

Ce bel album séduit aussitôt par sa qualité et accroche l'oeil grâce à un dessin à la fois classique et original, avec toujours beaucoup de couleurs, d'expression et d'émotion.
Avant que débute l'histoire, l'auteur confie la bande son à son lecteur et l'on aimerait la mettre en sourdine pendant la lecture puisqu'elle permet aussi bien d'écouter Elvis Presley que Gene Vincent, les Beatles, Bob Dylan, Janis Joplin, Jimi Hendrix et même Serge Gainsbourg, pour ne pas les citer tous…
Si Nicolaï Pinheiro est de culture franco-brésilienne, lui qui est né en 1985 à Rio de Janeiro, il saisit bien toute l'ambiance des années 1960 dans la partie nord de son continent d'origine où Axl Cendres fait vivre son héros.
Pourtant, tout commence en 1996, à Burnage, en Angleterre, où Bibow raconte sa vie une fois de plus. La mine patibulaire, l'air très soupçonneux, il nous ramène en 1947, à Franklin Grove, Illinois, « un trou pourri », où une adolescente accouche d'un garçon aussitôt appelé Robert Bradley, comme son père et son grand-père… « sauf que depuis, on m'appelle Bibow. »
C'est donc parti pour une vie drôle et extraordinaire qui va se développer sur neuf chapitres dont le premier s'intitule poétiquement « Les années de merde. » Sa famille tient un bar et elle est marquée par deux guerres : le grand-père a perdu un oeil en 1944 lors du débarquement en Normandie et le père revient de Corée avec une jambe en moins !
Bibow ne reste pas longtemps à l'école, gagne de l'argent de poche comme il peut et se retrouve sous les drapeaux à 18 ans, préparé pour aller combattre au Vietnam. Si, pour le chapitre « Fort Sill », les couleurs s'éclaircissent un peu, cela ne dure pas puisque Da Nang accueille Bibow : « Welcome to the jungle baby ! »
C'est dans cette jungle que le destin de Bibow prend une tournure exceptionnelle côtoyant horreur, massacres inutiles, CIA avant de basculer en Urss et de connaître un certain bonheur aux côtés de Melly en pleine période hippie, Woodstock (1969) en prime et substances hallucinogènes formidablement rendues.

Si la CIA ne lâche jamais complètement Bibow, le lecteur aussi est bien pris par cette drôle de vie passant encore par Paris avant de nous ramener aux States mais c'est bien à chacun de faire ce voyage grâce à cette BD passionnante et réussie.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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