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Critique de Jackelyne


To day we live est un très court et premier roman qui est une belle réussite.

Emmanuelle Pirotte aborde le conflit de la deuxième guerre mondiale de manière tout à fait inédite, d'une plume légère et sensible..

L'histoire aurait pu être banale : la rencontre entre un SS infiltré faisant partie du redoutable commando Friedenthal et, une petite fille juive.

Renée(la bien nommée) du haut de ses 7 ans, fait preuve d'une incroyable et désarmante lucidité. Mathias quant à lui, traverse une période de doute profond. Est-ce la raison pour laquelle, il épargne Renée ? Il ne saurait le dire avec exactitude,

"Voilà belle lurette qu'il ne voyait même plus les condamnés - Des silhouettes sans visage destinées à disparaître. Mais cette fillette, i l'avait vraiment vue. Elle allait mourir elle le savait et pourtant, elle mangeait de la neige, elle épanchait sa soif. Quelque chose en lui avait remué - C'était comme un frémissement infime une poussé à la fois douce et brutale"

Mathias le soldat sans état d'âme, froid et dur, la machine à tuer, détourne son révolver. À présent, il n'a d'autre choix que de protéger Renée. Il faut fuir et se cacher. Leur cavale se révèle passionnante, une extraordinaire complicité muette se crée entre eux, ce qui déconcerte grandement Mathias.

"Quelque chose d'ineffable émane d'elle, une extraordinaire et impérieuse présence. Elle est la vie, et elle le regarde comme si elle le reconnaissait, comme si elle l'attendait. Ce n'est pas lui qui a choisi de ne pas l'abattre. C'est elle qui l'a choisi. À cet instant, il appartient tout entier à cette fillette juive, avec son vieux paletot mité et ses bottines trouées, son regard sauvage et son port de reine. Mathias n'a eu aucun élan de compassion ou de bonté. Il aurait abattu froidement n'importe quel autre enfant. Ce geste ne le sauve de rien, ne le lave en aucune manière. Mais il l'a transformé irréversiblement."

Quelques passages d'une invraisemblance qui frôle le comique ainsi : Mathias réussit en compagnie de Philibert, le simplet du village armé d'une arbalète, à se débarrasser de tous les SS s'apprêtant à fusiller les habitants de la ferme.

Ceci étant, bien que les incertitudes, les privations, la peur, les violences et l'horreur de cette guerre interminable soient omniprésentes, Renée et Mathias ont en commun l'instinct de survie chevillé corps.

Malgré ses faiblesses, ce livre inspire émotion et empathie, démontre l'absurdité de la guerre, c'est un hommage magistral à la vie.
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