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Critique de Noetique01


Relire Platon, c'est souvent accepter de laisser de côté nos habitudes de lecture. La dialectique platonicienne donne lieu à un système, mais ce système ne s'offre qu'à ceux qui en acceptent la condition de pensée : la continuité ne se dévoile qu'au bout de la discontinuité du texte. Comme souvent avec Platon, l'ouvrage met en scène un protagoniste passif (Théétète) et un protagoniste plus actif (ici l'étranger, qui est un Grec d'Élée).

On doit s'attendre à une recherche sur la nature du sophiste. Et, pourtant, après le classique usage de la méthode de la division pour en déterminer la nature, c'est bien les problèmes ontologiques posés par l'existence même du sophiste qui formeront l'intérêt de l'ouvrage - ouvrage majeur pour comprendre l'ontologie platonicienne avec le Parménide (dialogue qui traitait davantage le multiple). Car, si le sophiste porte sur le non-être, et si celui-ci n'est pas (comme le veut Parménide d Élée), il ne porte alors sur rien, et on ne saurait l'accuser d'être un faussaire. Faut-il l'accepter ? Il faut transgresser l'interdiction de Parménide : au même titre que le mouvement est, le non-être existe (on laisse de côté la distinction entre l'être et l'existence qui n'a pas de sens dans ce dialogue). Mais quel est ce non-être si ce n'est surtout une négation de l'être, qui est aussi le non-être de l'autre étant : quelque chose de relatif ? le non-être n'est plus l'inexistence, mais l'autre de l'être. L'être peut ne pas être, le non-être être, si on entend la chose en référence à un être donné. le sophiste est un faussaire qui imite le philosophe en ce qu'il nie ce qui ne doit pas l'être, pas en tant qu'il outrepasse l'interdiction de Parménide. de là, on reconnaît l'aspect prédicatif de l'être, qui influencera Aristote.
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