Citations sur L'abominable docteur Schaefer. Une secte nazie et pédop.. (3)
Longtemps, la Colonia a été dotée d'une sorte de tribunal interne (le Herrenabend), dont on dit qu'il obligeait les familles sanctionnées à se frapper mutuellement en public. Le travail forcé était imposé aux condamnés, qui, pour ne pas échapper à la surveillance, portaient des vêtements rouges le jour et blancs la nuit. Le privilège sexuel revendiqué par Paul Schaefer parachevait la répression en émoussant les capacités de réaction des enfants mâles. Ceux qui refusaient de se soumettre et tentaient de fuir étaient considérés comme des « psychopathes» à la « personnalité éclatée » - comme ceux que la police politique allemande envoyait en camp de rééducation pour les « guérir ».
Un deal sordide aurait présidé à la fondation de la communauté : on laissait Schaefer vivre sa sexualité hors-la-loi, en échange de quoi il offrait le gîte et le couvert à ses compatriotes. La présence parmi les dirigeants de la Colonia Dignidad, durant les premières années, de l’ancien nazi Hermann Schmidt, offrait une garantie incontestable ; l’homme était même l’un des piliers de la fameuse Société Dignité de bienfaisance et d’éducation.
Les historiens signalent ainsi le séjour sur place de Walter Rauff. Considéré comme l’inventeur des camions de la mort (les Spezialwagen, véritables chambres à gaz mobiles), il fut également l’un des responsables du camp de concentration de Mathausen. Il aurait vécu à la Colonia Dignidad jusqu’au milieu des années 70. [pp. 281-282]
l'homme dont les chiens couvraient les cris des torturés