L'insolence, c'est l'impolitesse du timide, comme l'humour est, dit-on, la politesse du désespoir
J'ai frissonné. Mon silence est de glace. Si froid et désormais si sombre. La lumière ne cesse de baisser. C'est bon signe. Est-ce Alicia qui accède enfin à mes désirs ? Mettre fin à ce cauchemar de la survie, de la respiration artificielle. Arnold ? Selim ? Je m'enfonce d'heure en heure un peu plus tant la fin semble proche. Le brouillard a envahi ma chambre. Mes médecins ont disparu. Les journalistes et photographes paraissent désormais contenus à l'extérieur. Seuls restent encore les inspecteurs et les agents secrets qui viennent me tirer jusqu'au dernier sang. Mais qu'aurais-je encore à leur cacher ?
« Tous les hommes rêvent, mais pas de la même façon. Ceux qui rêvent la nuit, dans les replis poussiéreux de leur pensée, s'éveillent le jour et rêvent que c'était vanité. Les rêveurs du jour sont des hommes dangereux car ils peuvent vivre leur rêve les yeux ouverts, pour le rendre possible. »
J'ai raté ma sortie. Raté. Bel et bien. Je parle encore. Je parle mais personne ce matin ne m'entend plus, pas même toi, Arnold. Accident de moto. »
Ils s’étaient parlé en arabe, se tenant par le petit doigt pour accréditer l’idée d’une amitié passionnée, bref, tout le monde les fait pris pour de jeunes amoureux de leur propre sexe.
Grâce à ce subterfuge, les 2 amis avaient pu faire croire à leurs geôliers qu’ils étaient d’accord pour intégrer l’armée ottomane, à condition de ne pas être séparés