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Critique de Latulu


19ème siècle. Un cottage plongé dans la morosité d'une après-midi pluvieuse, quelque part au milieu de la campagne anglaise... Plusieurs auteurs sont rassemblés et pour tromper l'ennui, Lord Byron leur lance le défi d'écrire une histoire de fantômes. Mary Shelley accouchera du synopsis de Frankenstein, Lord Byron des notes qui constitueront cette nouvelle et les autres auteurs, tout comme leur nom, ne laisseront aucun écrit passé à la postérité.

C'est d'abord du bout des lèvres que j'ai accepté de lire cette nouvelle. Ce qui m'apparaissait comme un brouillon mal mis en forme par un secrétaire malveillant vis-à-vis de son « maître » s'est finalement révélé bien plus riche que je ne me l'étais laissé croire. On parle souvent de cette nouvelle comme le mythe fondateur des vampires qui hantent nos littératures modernes. Or, il n'en n'est rien.
L'une des premières apparitions du vampire dans la littérature date de 1748 et se trouve expressément nommée : « der Vampir » de Auguste Ossenfelder… Nous sommes donc bien loin de l'époque victorienne dans laquelle se situent non seulement l'action mais également l'auteur.

En parlant justement d'auteur, quel est donc celui de cette nouvelle ? Les avis divergent : adaptation maladroite de Polidori sur la base d'un essai négligé de Lord Byron ? La légende le dit ainsi. Elle dit également que Lord Byron en personne aurait inspiré le personnage de Lord Ruthven, celui que tout désigne vampire. Ce dernier y est décrit comme un être froid et manipulateur, dont le plaisir tire sa jouissance des mauvais tours et malheurs causés à autrui, en particulier à la haute, bonne et prude société victorienne. La légende ne dit pas si Polidori et Lord Byron sont restés en bons termes après la parution du « Vampire » de Polidari. J'ai apprécié le petit côté moqueur du titre entier : « le Vampire » de Polidari (d'après Lord Byron). Doit-on y entendre d'après le texte original de Lord Byron ou d'après l'original Lord Byron ?

Quoiqu'il en soit, l'histoire ne m'a pas particulièrement emballée. Un jeune homme de bonne famille, après s'être lié d'amitié avec un séducteur oeuvrant dans la haute société, Lord Ruthven, se trouve soudain lié par un serment l'empêchant de révéler à quiconque la véritable nature de ce compagnon. Les tentatives désespérées du héros pour dénoncer ce diable d'homme, malgré le serment prononcé, sont, à mon sens, les meilleurs passages de la nouvelle et les seuls dignes d'intérêt. le reste du récit semble n'être qu'un texte approximatif, mal écrit, peu en rapport avec la qualité et la richesse du style littéraire propre au 19ème siècle. Mary Shelley fera d'ailleurs bien mieux avec son Frankeinstein, né le même jour, même lieu, que cette nouvelle mal dégrossie dont le seul intérêt est d'avoir transformé la caricature cadavérique du vampire, en homme séduisant et manipulateur.
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