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Citations sur La Fabrique de Souvenirs (3)

J'avais maintenant repris ma place préférée tout au fond de la classe, côté gauche du radiateur. Dans cette partie là-du monde, on ne parlait plus du tout d'avenir. Le mot n'existait plus. Il semblait s'être dissous. Mes notes trimestrielles plafonnaient à nouveaux aux alentours de zéro, ce chiffre rond englobant le reste des possibilités tel l'ensemble des astres dans la galaxie.
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Oui, je m’en souviens, j’étais content, je ne ratais jamais une occasion de faire chier le monde, je ne ratais jamais une occasion de me blesser ostensiblement. Je rentrais souvent chez moi, la gueule pleine de sang comme on rentre du travail : recroquevillé, studieux, éreinté, parce que j’avais sauté d’une fenêtre et qu’en retombant, ma tête avait tapé sur l’os du genou et que je m’étais déchiré la paupière. Ainsi, je rentrais chez moi en hurlant, l’oeil ouvert, sanguinolent. Ou la main. Oui la main, par exemple, entièrement brûlée, la main, parce que j’avais le feu à un bidon de vernis usagé aux abords de la Fabrique de Souvenirs. Là-bas, je m’en souviens, en bordure de bois à l’angle du préau, face au bâtiment blanc de l’emballage, un feu brûlait constamment dans la cour. Un véritable brasier, un véritable feu. C’était une véritable aubaine ce feu, parce que j’adorais ça, moi, faire du feu. Je me comportais avec le feu comme un enfant, je veux dire, comme on se comporte avec un petit enfant, j’entretenais avec lui une relation quasi-maternelle. J’aimais souffler sur les braises. Ce feu, cette matière-flamme, je lui donnais naissance, je lui fabriquais des cabanes, je m’en souviens, des amalgames de branches, des nids de brindilles, de la poussière de bois, et le feu prenait, généreusement, infiniment, tout. Le feu prenait.
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Il n'y a pas de chemins tracés pour la destinée. Ni autoroute, ni route secondaire, ni nationale, ni rien. On se met à marcher et puis en se retournant on observe ce que l'on croit être devenu derrière nous un sentier. On se dit C'était ça notre chemin. Ou rien. On ne se dit rien. On avance.
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