Citations sur Comment les neurosciences démontrent la psychanalyse (5)
L'être humain grandit. Il franchit les étapes qui l'amènent vers la maturité sans se demander quelle force le pousse. C'est au fond une question inutile pour atteindre cet objectif. Ultérieurement, lorsqu'il considérera tant le chemin accompli que ses aptitudes et ses performances, plus rien ne lui permettra d'établir une hiérarchie entre sa capacité de parler, celles de marcher, de compter, d'écrire, de travailler, d'aimer, de se reproduire. La même intelligence magique et la même capacité d'apprendre semblent partout et toujours à l'œuvre, changeant seulement d'objectif selon les processus de la maturation et de l'âge.
Les règles de la syntaxe sont universelles et en même temps atemporelles. En ce sens, la grammaire ne porte pas la trace de l'héritage phylogénétique d'un peuple particulier, mais elle vaut pour tous les êtres parlants. Dans la vie d'une langue, on peut pourtant noter une simplification des règles qui, dans leurs principes, restent identiques. On remarque par exemple la plus grande complexité grammaticale des langues anciennes et des langues « mères », qui se simplifient à mesure qu'elles engendrent de nouveaux dialectes. Il ne s'agit pas d'une sorte de dégénérescence de la langue, puisque les mêmes règles sont appliquées, mais de façon assouplie.
Dans l'apprentissage d'une langue, c'est la valeur d'échange des sons qui va compter, et à cet égard la sorte d'interactivité entre le sujet qui apprend et celui qui enseigne empêche d'employer le terme d'« auto-organisation » : les sons utiles sont sans doute sélectionnés en fonction des capacités de l'audition, comme pour le modèle de l'activité musculaire. Mais la signification des sons dépend d'un sens donné par une instance extérieure : elle rompt le modèle organiciste de l'auto-organisation.
« Tomber amoureux, c'est chimique ». À ce titre, les neurosciences servent parfois d'arme contre la psychanalyse. Pourtant, la découverte freudienne a assuré sa théorie et sa méthode dans les dernières décennies ; sa pratique a prospéré et son champ s'est élargi. Mais elle n'en est pas moins souvent rangée parmi les croyances qui ont peut-être de l'effet sans avoir fait leurs preuves. Une guérison ne prouve rien !
Le corps n'est-il qu'une machine dont il suffirait de démonter les rouages pour le comprendre ? De même que la marche procède de la contraction des muscles, les comportements ne répondent-ils pas d'une mécanique interne, quand bien même serait-elle un peu plus sophistiquée ? Tous les jours, on annonce ou on confirme la découverte du gène de la psychose maniaco-dépressive, de l'homosexualité, de l'anorexie, de l'alcoolisme, etc.