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Un soir de septembre sur la côte Bulgare, un homme, la quarantaine passée est sur sa terrasse. Il n'est pas seul ; tout près de lui, sa compagne Merve d'origine turque et des touristes, des mexicaines. Ils savourent ensemble la douceur de cette fin d'été, le calme de Varna qui commence à se vider de ses vacanciers, en dégustant une bière. La Mer Noire les a accueillis tout à l'heure, elle a reposé leur corps, a détendu leur esprit. L'homme paraît serein, paisible. Un air satisfait. Bientôt, il le sait, il faudra plier bagage. Lui et Merve prendront leur quartier d'hiver en Turquie. Et reviendront ici à la belle saison, prêts à recevoir des touristes de passage dans leur maison d'hôtes. En pleine discussion avec les mexicaines, Merve qui s'était absentée revient et dépose sur la table une vieille boîte à cigares...
L'homme reconnaît le coffret. Son visage se rembrunit. Son regard devient grave. À l'intérieur, de vieilles photos, des enveloppes jaunies, des tickets et autres notes... des souvenirs de vingt ans d'âge, des bouts de vie, sa jeunesse enfuie.
La sidération passée, tout remonte à la surface ; les études à l'institut de Lille et la bande des quatre Witold, Auguste, Joachim et lui, leurs discussions à bâtons rompus au Vaisseau leur bar fétiche dans lequel ils refaisaient le monde et convoquaient à leur table les plus grands auteurs, cinéastes et autres chanteurs, la belle Ophélie, la musique, l'alcool, la drogue, les rêves, les envies d'ailleurs, et puis les virées à Amsterdam, le voyage aux Etats-Unis à la recherche de Witold, la rencontre avec l'insaisissable Nina son premier amour qu'il retrouvera plus tard à Moscou, le sentiment de liberté totale, l'insouciance, la soif de découverte, les désillusions et les échecs aussi, et puis la pudeur avec ses parents, cette maudite retenue qui empêche les mots de sortir...
Un vent de nostalgie, une confession intime, le portrait d'une génération, le parcours d'un homme, le présent éclairé par le passé. La voltige, acrobaties périlleuses et risquées, la vie à toute allure.
Un roman d'initiation bien ficelé, une écriture maîtrisée, un auteur plein de promesses. Signalons tout de même quelques longueurs dans la narration et des personnages manquant parfois de consistance. Des maladresses qui seront sans doute corrigées dans le second roman de Marc Pondruel.
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Si, pour ne pas perdre mes bonnes habitudes, je vous parlais de mon insensibilité légendaire ? Cela sonne presque comme un avertissement envers ceux qui me diraient que je n'ai pas compris l'essence profonde de ce livre, etc, etc. Effectivement, je n'ai pas été touché par ces deux personnages principaux, le narrateur et sa compagne Merve.
Premier point : contrairement à ce que dit le quatrième de couverture, il ne raconte pas, en retrouvant un souvenir du passé, sa jeunesse à "celle qu'il aime", mais à leurs hôtes et à celle qu'il aime. Il est vrai qu'elle seule restera jusqu'au bout et qu'il se rend compte à quel point elle tient à lui. Ils ne veulent pas d'enfants, la question est évacuée très vite, je me demande même pourquoi elle a été soulevée, comme si les couples sans enfant devaient à tout prix s'en expliquer, ou comme si ne pas vouloir d'enfants signifiait s'aimer plus fort que les autres couples.
Certes, le style est agréable à lire. Certes, la construction, entre passé et présent, est intéressante. Certes, le lecteur voit peu à peu le narrateur et ses amis passer de l'adolescence à l'âge adulte, passant des rêves à une réalité banale et résignée. Mais ce n'est pas suffisant pour trouver ce livre marquant, qui, parfois, accumule les passages obligés (la drogue, les voyages en rupture des études, les amours contrariés). le narrateur ne va pas jusqu'au bout de ses amitiés, il préfère la rupture, y compris avec sa propre famille. Et il a beau dire que Merve est l'amour de sa vie, il a beau en donner des preuves, je me suis parfois demandée quel était la véritable place de la jeune femme, eu égard à tous les souvenirs du narrateur.
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On lit d'abord quelques lignes, puis quelques pages...le frisson inépuisable du premier roman. Ça débute à Lille où se constitue la bande des quatre. On part en escale à San Francisco, passe une nuit au bord du lac Balaton, on traverse la place Rouge. La géographie suit les aléas du coeur. Devenu adulte, on regarde derrière soi avec la mélancolie qui s'installe pour sentir la brûlure du temps qui passe. Génération manquée comme elles le sont toutes.
On est bluffé par cet auteur de 27 ans qui s'installe à l'intérieur du désarroi d'un quadra. Peut-être est-ce à titre préventif ? Autant anticiper les blessures à venir plutôt que de se faire cueillir par surprise. On retrouve une jubilation égale à peindre une génération que dans"Le Club des incorrigibles optimistes". Un premier roman qui s'impose comme un vivant travail de mémorialiste. On ne passera plus à Lille sans prendre un chocolat liégeois.
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L'histoire/Le sujet : Au cours d'une chaude soirée, un homme va ouvrir son coeur à celle qu'il aime depuis si longtemps. Il va lui raconter pourquoi. Pourquoi il est arrivé là, près d'elle, pourquoi il a finalement choisi cette vie. Il va essayer de lui expliquer ses vingt ans, ses doutes et ses douleurs ...

Le style : Une narration assez agréable, des chapitres courts avec le plus souvent une unité de lieu ou de temps.

Et la couverture alors ? J'ai tout de suite beaucoup aimé la couverture, sans savoir le lien qu'elle aurait avec le livre. Très symbolique.

En conclusion ? Ce roman est un mélange complexe de sentiments. Sans être un coup de coeur, il éveille à la fois curiosité, inquiétude, lassitude à certains moments, puis regain d'intérêt ... Bref, il réussit à tenir son lecteur de bout en bout, sachant quelle sera l'issu, mais ignorant le long chemin qui y mène. Les personnages ne laissent pas indifférents, qu'ils soient particulirement attachants ou au contraire horripilants. On trouve là le portrait d'une jeunesse pas vraiment dorée, qui se cherche et choisit des chemins bien souvent de traverses... Et c'est particulièrement vrai pour le héros, pris entre des parents éloignés, des amitiés destructrices et un amour dévastateur... Un roman touchant, énervant parfois, mais je le répète, qui reste en mémoire à bien des égards...


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Marc Pondurel avec ce premier roman nous livre un magnifique moment de lecture avec le voltigeur …L'écriture est plaisante avec une histoire toute en douceur sur un passé perdu dans l'abîme d'une vie présente …
Le roman est une confession avec pour narration le Je qui interpelle surement comme une autobiographie de l'auteur sur sa jeunesse Lilloise étudiante …On bascule agréablement dans l'intrigue pour revivre ces années perdues qui
surgissent d'une boite de cigare retrouvée tel les saveurs de la madeleine de Proust….
Vingt après on se remémore des moments important ou nous étions jeunes inconscients ..une jeunesse qui sublime la vie des héros littéraires ,des auteurs ,des films ,,,,,on vit dans l'exaltation et effervescence …
Entre San Francisco ,Amsterdam,Moscou ,Belgrade notre jeune héros suivra sa destinée avec cette innocence de vie merveilleuse …Il connaîtra l'amour l'aventure la drogue la trahison les nouvelles cultures les lieux de son imaginaires des moments qui feront de lui un voltigeur …
C'est un livre qui mêle nos souvenirs à celui du narrateur …J'aime cette façon de livrer ses souvenirs comme dans certaines nouvelles de Stefan Zweig ou dans l'histoire on raconte une autre Ici Avec sa femme Merve Turque dans leur Maison d'hôte en Bulgarie …On aime ce road movie …
J'ai adoré ce livre ce témoignage …
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Voltigeur en effet, sur le fil du funambule ou du rasoir.

Quarante quatre ans, une vie agréable entre Bulgarie où il tient des chambres d'hôtes et Turquie, le pays de sa compagne où il prend ses quartiers d'hiver, le narrateur semble installé.

Un soir, Merve, sa compagne dépose devant lui une boite.

Le coeur dans la gorge, il va l'ouvrir à la manière de la boite de Pandore.

Vingt ans de souvenirs avivent alors, en vrac, beaux et douloureux.

La jeunessse qui constitue la colonne vertébrale de l'homme qu'il est devenu.

Marc Pondruel a la plume intelligente, un style agréable tout en nuance, il sait à l'évidence restituer les émotions.

Une espèce de road movie sur plusieurs années. Lille, San Francisco, Moscou, la Hongrie...

Les études à l'Institut, la famille, les potes, les filles, les coups à boire au Vaisseau, QG de la bande.

Des sentiments très forts jalonnent ce premier roman très réussi, fouillé.

Des amitiés en forme d'engagement, des leçons de vie, des apprentissages plus ou moins heureux.

Confronté à ce passé jamais vraiment digéré, le narrateur va se confier et peut-être ainsi se libérer ?

Une écriture entrainante, le soin du détail : une belle découverte !


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L'histoire s'ouvre à Varna, en Turquie, où le narrateur et sa compagne Merve vivent paisiblement depuis plus de vingt ans. Alors que le narrateur sirote tranquillement un verre en compagnie de deux touristes mexicaines qu'il héberge, la vue d'une vieille boîte à cigares semble le bouleverser. Se sentant rattrapé par son passé, le narrateur commence à faire le récit de sa jeunesse et de sa grande fuite en avant à sa compagne : l'Age d'or, sa vie d'étudiant à Lille avec ses copains, les filles, les histoires d'amitiés et d'amour complexe, la drogue, l'alcool, la dépression…
La force de ce roman tient à la fois à sa structure, et au point de vue interne employé par le narrateur. En effet, tout le déroulé du roman semble annoncé et encapsulé dans la boîte à cigares décrite dans le prologue : le récit est construit par la succession d'épisodes marquants de sa jeunesse, des épisodes faisant écho aux différents éléments qui composent la mystérieuse boîte : une boucle de ceinture, une recette de fajitas, le lion de Denfert Rochereau, etc. Véritable tour de force, cette structure stricte permet à l'auteur de guider le lecteur de manière très claire dans un récit pourtant construit autour d'incessants changements de lieux. L'usage du point de vue interne employé dans le cadre de ce récit rétrospectif est également remarquable, donnant accès de manière touchante aux pensées intimes d'un homme rattrapé par le jeune homme perturbé qu'il était. Ainsi, à l'histoire singulière d'un jeune homme en colère, qui cherche inlassablement à retrouver l'âge d'or qu'il a vécu à Lille avec sa bande de copains, se mêle une histoire universelle, celle d'une jeunesse en quête d'idéal. Dans ce face à face déroutant d'un narrateur plus âgé avec le jeune homme qu'il était, le récit tient la promesse du titre en faisant discrètement voltiger le lecteur.
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Quelques photos qui surgissent d'une boîte, et un homme revient sur ses 20 ans...
Sur ses amitiés, ses premières amours, ses apprentissages, ses errances, les années 90, tout ce qui a fait de lui l'homme qu'il est aujourd'hui.
Dans ce premier roman, Marc Pondruel, dans un style doux et énergique, décrit parfaitement ce bilan/retour soudain en arrière (à une période qu'il n'a pas connue mais qu'il maîtrise), il nous fait voyager de Lille aux Etats-Unis en passant par l'Europe de l'est, et vivre les emportement, les excès, l'aventure, les rencontres et les désillusions des personnages.

C'est l'histoire d'un passé perdu encore vif, et d'un présent à préserver, car c'est finalement d'amours fragiles dont il est essentiellement question dans ce roman, celui d'un homme pour un ami/des amis/un amour perdus, d'un fils pour ses parents.
Mais surtout celui d'un homme pour sa femme à laquelle il se confie pour la première fois, et d'une femme pour son mari, à qui elle offre son écoute silencieuse.
L'histoire d'une voltige au dessus d'un passé enfoui et du présent, suivie d'une douce prise de conscience, celle de ce que l'on représente pour les autres, et de la place qu'occupent les autres en nous.

La suite:
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