Thibaud est un garçon plutôt simple. Métro, boulot, dodo semble être une maxime parfaitement intégrée chez lui. C'est d'ailleurs dans un de ces métros triste, morose et accablé que nous retrouvons notre anti-héros. Un regard qui en croise un autre. le métro s'arrête. La jolie blonde sort. Un instinct le pousse à la suivre, précipitamment, bousculant au passage une femme hystérique les mains pleins de sacs de course. Commence alors une nuit qui risque de tout changer.
Trois p'tits chats, trois p'tits chats, trois p'tits chats chats chats…
Mon avis
Je n'ai pas trop l'habitude de lire des bandes dessinées en format numérique, je trouve que l'on perd indéniablement le charme de la BD, peut-être plus que celui d'un roman et pourtant…c'est passé crème. Vraiment je vous jure. Bon je ne l'aurais pas lue sur ma liseuse ça aurait été beaucoup trop petit et pour les couleurs ça n'aurait vraiment pas été top, mais sur ordinateur c'est niquel. Et je me suis surprise à enchaîner les pages les unes après les autres sans soucis, gagnée par les traits endiablés d'Olivier Pont et le rythme effréné de cette course nocturne.
Dur dur de vous parler de cette bande dessinée sans trop vous en révéler puisque tout est basé sur des effets de circonstances, de hasards et de coïncidences. le pauvre Thibaud va en voir de toutes les couleurs ! Une fille hystérique qui l'abandonne avec ses courses, une mamie et trois chats ; des policiers pas commodes du tout ; un braqueur qui le prend pour son meilleur pote ; la nuit n'est décidément pas prête de se terminer ! Nous allons de surprise en surprise et suivons avec délice ses aventures croisant aussi bien des funambules du ciel que des filles-ninja. Olivier Pont n'en oublie pas pour autant la tendresse et la douceur et nous livre des portraits charmants de personnages loufoques qui m'ont séduite.
A la fin, Olivier Pont nous livre le secret de cette bande dessinée punchy et cinématographique : le feeling. Pas de scénario écrit pendant des heures et de dessins pendant des mois, cette fois-ci le scénariste et dessinateur se laisse porter par ses traits de crayon de case en case et de page en page. Une chansonnette peut-être coincée dans sa tête, une image lointaine d'un métro errant, ou des coups de fils hystériques lui seront sans doute rester en mémoire pour réaliser cette BD avec autant d'humour et de panache.
En résumé
Bouts d'ficelles n'offre aucune prétention. Pas de discours moralisateurs, pas de grandes envolées lyriques, mais pourtant, avec ce personnage si commun embarqué dans une aventure dithyrambique, malmené dans cette nuit endiablée, on se surprend à vouloir, nous aussi, perdre un peu le contrôle et se laisser aller aux desiderata de l'univers.
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