Ne plaisantez pas. Ce chat est soit mort, soit vivant dans sa boîte. Point. Et aucune de ces deux hypothèses n’est plus probable l’une que l’autre. Le chat est donc, en quelque sorte, à la fois mort et vivant. Comme l’horloge, qui marque à la fois six heures et dix-huit heures, et se trouve donc être à la fois en deux points différents du temps. Elle ne fait que mesurer l’espace qui sépare deux réalités
— Ça vous défrise, hein ?
— Que. Quoi ?
— Ne faites pas l’innocente. Vous avez voté contre moi.
— Inexact : j’ai voté contre l’appellation « Monsieur Merlin ».
— Je comprends que vous ne soyez pas enchantée.
Robinson sourit.
— Joli.
On naît, on vit, on meurt. La plupart anonymement. Mais certains chamboulent le monde.
Il doit vérifier, une nouvelle fois, qu’il ne reste personne. Qu’il n’y a plus aucun survivant dans l’aquarium humain. Que sa réalité n’est plus peuplée que de fantômes. Il se demande s’il pourra un jour décrire la forme extérieure de cet aquarium.