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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le roman s'ouvre sur une étrange scène, un prologue qui place le lecteur en contact avec de mystérieux acteurs : une créature sauvage, un humain inerte, les deux en contact involontaire sous l'eau, sorte de mise en bouche qui précise un contexte très flou que l'on reliera ou pas avec le reste de l'oeuvre, quelques points communs avec un événement futur pouvant se dégager.

Puis on entre dans le récit, on fait connaissance de Yolande Baudier, qui habite à proximité du café où commence l'histoire, retraitée qui observe et constate l'arrivé d'un personnage qui entre au café.

Si le début peut paraître confus en raison de l'emploi de la troisième personne du singulier pour présenter ce premier acteur et décrire le comportement des personnages principaux, Jean-Luc et Jean-Claude, la situation s'éclaircit rapidement, même si les propos des deux amis installés au bar sont quelques peu incohérents, ce qui permet de les cerner.

Jean-Luc et Jean-Claude sont deux individus inséparables. Jean-Luc semble veiller tant bien que mal sur son ami Jean-Claude, diabétique. Les deux viennent d'un foyer, sont sous tutelle et curatelle, sont encadrés par un éducateur et connus de Jacqueline, la propriétaire du café qui connaît les interdits et s'impose pour les empêcher de transgresser.

Le contexte le permettant, les deux amis se retrouvent en voiture avec Florent, ce jeune homme qui consommait à leur côté chez Jacqueline, et se retrouvent dans une situation proche d'une aventure que l'on pourrait qualifier d'extraordinaire étant donné le peu de repères de nos héros qui se mettent en danger : les deux reçoivent un traitement médicamenteux indispensable à leur santé physique ou mentale.

Un beau roman sur le handicap, la fragilité de certains êtres qui ne peuvent s'aventurer dans des lieux inconnus sans subir de graves perturbations, un roman sur la détresse des personnes en situation de précarité. Si l'on s'attache rapidement à Jean-Claude et son ami parce qu'on imagine fort bien leur situation et les dangers qui les guettent, on a parfois du mal à cerner florent, intermédiaire en difficulté lui aussi, mais qui reste un personnage secondaire.

L'autrice nous offre également une agréable promenade en baie de somme, avec quelques repères sur sa faune, sa flore, ses dangers, un milieu sauvage qui ajoute une certaine ambiance au roman.

La fin brise hélas la routine du récit, la sortie scolaire et ses ados difficiles à gérer, scène avec des dialogues qui m'ont sortie du confort relatif dans lequel je m'étais installée semble plaquée n'aide pas à comprendre la situation de Jean-Claude. Comment est-il arrivé à là ? je n'en dirai pas plus pour éviter de divulgâcher.

Deuxième bémol : le prologue : s'il y a une similitude entre la scène de départ et la fin, on notera une incohérence entre la situation initiale et la situation finale.

Un roman court, qui laisse en tête une ambiance générée par ce périple en baie de somme, et le souvenir de deux êtres fragiles et attachants.
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Escapade en baie de Somme

L'un est sous curatelle, l'autre sous tutelle. Jean-Luc et Jean-Claude s'offrent une virée hors de leur foyer. Sous la plume de Laurence Potte-Bonneville, qui signe ici son premier roman, cette sortie va prendre des allures d'épopée initiatique.

Au foyer où vivent Jean-Luc et Jean-Claude, une nouvelle directrice tente une pédagogie plus ouverte et assouplit les règles pour que les pensionnaires puissent vivre mieux. Les deux hommes ont même le droit à une sortie hebdomadaire. Même si elle se limite souvent à une visite au café où Jacqueline veille sur eux. Elle sait qu'ils ne peuvent pas consommer d'alcool et que les jeux de loterie leurs sont interdits. Mais ce soir la chance est de leur côté. Florent leur propose de les conduire au centre commercial où ils pourront valider une grille de loto.
Le trio entame alors un périple qui va le marquer à tout jamais. Sans dévoiler plus avant le détail de leurs péripéties, on dira que les phoques de la baie, la doudoune de Jean-Claude, une classe verte et deux gendarmes vont croiser leur route.
Alors que la directrice du foyer cherche à retrouver ses deux pensionnaires - son coup de fil aux autorités est un morceau d'anthologie - on hume avec bonheur l'air du large.
Cette parenthèse, qui permet pour un temps au mec à la doudoune blanche et à son balèze de copain de se sentir enfin libres, nous permet de jeter un regard différent sur le handicap.
Laurence Potte-Bonneville, qui travaille avec les handicapés, met son expérience au service de ce récit d'une belle humanité. Il n'y a cependant rien de larmoyant dans ce texte qui se rapproche bien davantage de la loufoquerie d'un Forrest Gump.
Soulignons aussi combien ce road-movie en baie de Somme est construit avec poésie et humour. Les personnages y sont détaillés en quelques lignes qui les rendent immédiatement visibles, les dialogues sonnent juste, le regard du phoque sur ces drôles de bestioles qui gesticulent à quelques mètres de son espace vital est d'une belle lucidité. Bref, voilà un premier roman habilement ficelé. de ceux que l'on referme en espérant voir leur auteur nous proposer de nouvelles aventures.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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La recommandation d'une libraire et ce titre tellement accrocheur de Jean-Luc et Jean-Claude m'ont décidé à lire ce premier roman.

Jean-Luc est sec, nerveux, ancien alcoolique. Il est placé sous curatelle.
Jean-Claude est un grand pataud qui adore fixer à toutes choses des prix qui se finissent en 99. Il est placé sous tutelle.

Ils sont copains depuis toujours et vivent dans un foyer à proximité de la Baie de Somme. Jean-Luc veille sur Jean-Claude, surtout à cause de son diabète.
Tous les jeudis, ils ont le droit d'aller boire un verre, mais sans alcool attention, dans le bar du village où ils résident. Mais un jeudi, leur petite routine dérape et les voilà partis pour l'aventure après avoir rencontré un jeune homme très blond qui les fascine et semble perdu dans ce petit café.

Portrait sensible de deux grands zozos d'une cinquantaine d'années et des gens rencontrés au cours de leur cavale, ce premier roman est plein de tendresse pour ses personnages cabossés. On s'attache à eux, on s'inquiète pour eux tout au long de la lecture. Ma seule réserve porte sur l'écriture dans la première partie du livre qui à mon sens, aurait mérité plus de simplicité.

C'est rare de rencontrer de tels personnages dans la littérature et je salue l'auteure d'avoir choisi de raconter la vie de ces deux zigotos et d'en avoir fait un portrait si attachant.

Ce premier roman est à l'image de son titre : drôle, émouvant, un peu décalé. Une jolie découverte.
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Sur l'échiquier de la société, Jean-Luc et Jean-Claude ne sont ni des pions ni des rois. Ils ont plutôt tendance à prendre la diagonale. Dès le début du roman, on sait qu'il leur manque une case et que la partie risque de mal se terminer. Mais l'auteure ne s'appesantit pas sur leur handicap. Elle s'intéresse davantage à leur parcours, à la pression qui monte, telle une bouteille de Coca-Cola secouée trop vite.
Yolande, la directrice du centre, avait de bonnes intentions. La sortie du mercredi leur fait beaucoup de bien (l'autorisation administrative page 111 vaut le détour) à condition d'en respecter les horaires imposés. Tant qu'ils maraudent à l'Intermarché ou qu'ils se payent un soda. Tant qu'ils ne sortent pas de l'enclos psychologique qu'on leur a installé.
L'un est sous tutelle, l'autre sous curatelle. Vu de l'extérieur, ce sont deux neuneus qu'on préfère éviter. Les prédateurs sont ailleurs, pourtant. Subtilement, Laurence Potte-Bonneville montre qu'au pays de la normalité, les retardés mentaux ne sont pas les plus à craindre.
C'est un bon premier roman. L'auteure a parfaitement exploité sa connaissance du milieu associatif et des plus démunis. Ses personnages sont mémorables (y compris le phoque !) et son récit tient en haleine (de très beaux passages, ex p29). Il a juste le défaut des premiers romans : une fin hésitante. Nous verrons si cette néo-romancière pourra écrire au-delà de son expérience de vie.
Bilan : 🌹 🌹
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Jean - Luc et Jean - Claude sont deux adultes sous tutelle pour l'un, sous curatelle pour l'autre. Ils vivent dans un foyer et ont leurs habitudes au café du coin. Tous les jeudis, ils peuvent sortir en autonomie pour boire un verre (sans alcool). Tous les deux sont soudés, l'un surveillant l'autre. Jusqu'au jour où tout se dérègle... On tremble pour eux dans ce premier roman.
L'histoire est bien menée, l'écriture est simple et agréable, les protagonistes attendrissants.
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Un premier roman assez singulier, la langue est belle mais le récit pas toujours facile à suivre. On saute brutalement d'un personnage à l'autre et on ne sait pas toujours qui parle ni de quoi on parle, parfois le propos lui-même est plus vague et on ne sait pas trop où on nous emmène. Cela fait certainement partie du style du roman, mais cela peut parfois entraver un peu la lecture.
Au-delà des personnages peu communs, le récit lui-même l'est aussi d'une certaine manière. On croise la route d'un garçon un peu paumé et un peu fauché, on suit la fugue involontaire de deux résidents d'un foyer, on partage les pensées d'une phoque déboussolée par une tempête et de bien d'autres personnages qui déboulent dans le récit à un moment ou à un autre.
Le roman permet d'aborder le sujet du handicap, assez peu présent en littérature, et de délivrer un message écologique mais à sa façon, sans didactisme et avec fantaisie. C'est beau, c'est drôle, c'est émouvant, c'est réussi.
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Ce #premierroman décrit avec une immense sensibilité une journée particulière dans la vie de deux amis, qui, sur une impulsion  vont faire un pas de côté dans leur vie bien réglée d'adultes placés en foyer. Jean-Luc et Jean-Claude  prennent soin l'un de l'autre et lorsqu'ils vont au bistrot du village comme chaque jeudi, ils ont prévu ensemble la consommation sans alcool qu'ils vont prendre. Ils n'avaient pas prévu la présence d'un jeune homme très blond qui les intrigue, dès qu'ils apprennent qu'il est d'Abbeville, ils n'ont plus envie de le quitter. Il a une voiture,  il va les emmener, puisque la patronne ne les autorise pas à jouer au loto, ils iront jusqu'à la ville. Et les voilà partis pour un road trip tragi-comique où ils vont se retrouver seuls loin de leur foyer, livrés à eux-même, les phoques de la baie ( la passion de Jean-Claude) en ligne de mire... Évidemment en fin d'après-midi à l'heure où ils auraient dû rentrer, au foyer, c'est la panique...

Ils sont terriblement touchants ces gars fragiles et vulnérables qui courent après leurs rêves avec une naïveté inquiétante.
L'écriture de l'autrice douce, fine et vibrante d'humanité les enrobe de tendresse tout en décrivant avec une acuité précise et juste les rencontres qu'ils vont faire et les réflexions de la directrice du foyer. L'humour n'est jamais loin, les dialogues sont très vivants, l'histoire inédite...

Il émane de ce roman original un charme fou !
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Jean-Luc et Jean-Claude sont tous deux pensionnaires d'un foyer pour personnes vulnérables, sous curatelle, ou du moins qui se sont révélées incapables de vivre seules.
Mais aujourd'hui, c'est jeudi, et le jeudi, Jean-Luc et Jean-Claude ont l'habitude d'aller au café du village. Cette sortie est leur respiration, leur bol d'air, de liberté. Oh bien sûr il faut respecter un certain nombre de règles pour ne pas paniquer, ne pas sombrer, pour vivre tout simplement.
Et ce n'est pas toujours facile. Mais aujourd'hui c'est un peu la fête, Jean-Luc dans sa doudoune blanche immaculée et Jean-Claude avec ces prix arrondis à neuf cent quatre-vingt dix neuf, forcément, veulent acheter un billet de loto. Mais Jacqueline est inflexible, elle n'a pas le droit de leur vendre de billet. Qu'à cela ne tienne, et s'ils allaient tout simplement à la ville voisine.
Dans ce café de village, il y a Florent, il s'est arrêté là sans doute par hasard, voyageur fauché et déprimé il rencontre ces deux-là et va au devant de quelques surprises.
Au fil des pages, le lecteur rencontre de nombreux autres personnages, dont une mystérieuse narratrice que le comportement de ces deux hommes interpelle...
C'est un court voyage du côté d'Abbeville et des plages su lesquelles quelques phoques font le bonheur des touristes que nous propose l'autrice, mais surtout du côté de ces personnes faibles et naïves à qui il pourrait arriver des problèmes s'ils croisent la route de gens mal-intentionnés. Petit voyage en absurdie aussi, dans ces scènes de vie où la logique et la raison n'ont aucune place, mais où personne ne veut faire de mal à personne.

https://domiclire.wordpress.com/2023/09/13/jean-luc-et-jean-claude-laurence-potte-bonneville/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Voici un premier roman dégoulinant d'humanité et de bons sentiments.

Deux hommes atypiques, l'un protecteur l'autre perdu parfois dans son monde. Ils sont liés par la plus belle des amitiés, celle qui ne demande rien en retour. le jeudi est leur journée rituelle où la liberté est à portée de mains. Une balade, un café et une boisson (sans alcool) commandé. Pas trop de sucres surtout, c'est important. Mais ce jeudi ne sera pas comme les autres.


Ce jeune homme qui vient d'Abbeville. La tempête qui a secoué le coin, ses phoques un peu déstabilisés et la gérante qui ne veut pas lui laisser faire son loto. Définitivement ce jeudi est hors norme. Jusqu'à quel point ?


Laurence Potte-Bonneville signe un premier roman où les émotions sont omniprésentes. La colère, la peine, la tristesse, l'espoir, la peur et le bonheur ancrent le récit dans une réalité surprenante. Elle aborde le handicap avec un oeil scrutateur et décortique ces petits éléments, qui pour la plupart des personnes ne signifient rien, mais qui pour certains ont une importance cruciale. C'est un roman osé. Oui car parler de handicap et immerger le lecteur dans le processus de pensées, il faut un certain courage et audace. Mais à mes yeux c'est ce qui le rend magnifique. Cette humanité qui dégouline ici et là. Cet humour et cet amour, surtout et d'une certaine manière, pur, qui existe tout simplement parce qu'il ne peut en être autrement.


C'est juste l'histoire de deux types embringués dans l'histoire de leurs vies et qui n'ont pas eu de chance à la loterie de la vie. Mais peu importe car le bonheur est dans les choses simples comme prendre une boisson tous les jeudis et parfois expérimenter une escapade insolite.


Le seul bémol et que j'ai eu du mal à identifier les protagonistes ou peut-être étais-je tout simplement pas assez concentrée. J'ai refermé ce court roman les larmes aux yeux, émue au plus haut point.
Lien : https://misschocolatinebouqu..
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Un premier roman réussi, parce que la voix, le style sont singuliers. La narration s'organise autour de Jean-Luc et Jean-Claude, deux hommes handicapés en sortie. Ces deux-là croisent plusieurs personnes, dont un jeune homme blond, et la vie de tous se trouve perturbée. J'ai beaucoup aimé les comparaisons originales de l'autrice pour saisir les sensations et les situations au plus près, et me suis attachée aux personnages, y compris et surtout le dernier - ou plutôt la dernière - qui apparaît. Merci à @68premieresfois pour cette découverte.
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