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Citations sur Comment les économistes réchauffent la planète (95)

Dans le langage des modélisateurs, le laisser-faire représente une absence de politiques de réduction des émissions, mais également une absence de changement climatique. Les coûts des réductions démissions sont donc calculés par rapport à un monde où le changement climatique n’aurait pas lieu et où tout aurait pu continuer comme avant. Les chiffres donnés plus haut signifient donc qu’en 2100 le niveau de consommation sera de 5% inférieur à ce qu’il aurait été si les politiques de réduction d’émissions n’avaient pas été mises en place et si le changement n’avait pas existé. De la sorte, s’abstenir d’effectuer les réductions ne rendra pas le monde 5% plus riche en 2100, car le monde sans réchauffement climatique est une fiction. On peut voir là un oubli, mais aussi une forme de sagesse de l’analyse, puisqu’elle se concentre sur ce que l’on peut le mieux connaître, les coûts de réductions, et délaisse ce qu’il est difficile de chiffrer, les dégâts du réchauffement. Elle évite ainsi les écueils des autres analyses économiques que je présenterai dans les prochains chapitres.
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Les estimations contenues dans le dernier rapport du GIEC montrent que le surcoût des investissements reste modéré. Pour une stabilisation de la concentration autour de 450 ppm, les pertes de produit intérieur brut (PIB) par rapport au scénario de laisser-faire sont autour de 2% en 2030, 3,5% en 2050, 5% en 2100.
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[Objectifs en émissions, concentration, température :]
Les politiques climatiques, si elles ont des effets tangibles, modifient d’abord l’évolution des émissions. Les conséquences qui en découlent sur la concentration des CO2 ou la température globale ne sont que dérivées des effets sur les émissions. Les objectifs en émissions sont donc préférables car ils sont plus proches des actions, tant d’un point de vue causal que temporal. Au contraire, les effets finals des réductions d’émissions sur les variables climatiques sont différés, jusqu’à quelques dizaines d’années, du fait du fonctionnement du cycle biogéochimique du carbone et de l’inertie du système climatique, et font intervenir des causes et rétroactions autres que les émissions anthropiques que l’on cherche à contrôler.
Quant aux objectifs en température, ils ne sont pas faciles à apprécier. Les variations, année après année, de la température globale rendent difficile et controversée la mesure de la hausse réelle de la température moyenne. Il faut attendre de longues années por séparer les oscillations de la tendance.
Les objectifs en température ont donc des effets paradoxaux. Ils ont la force de lévidence pour mesurer le réchauffement climatique et apparaissenet au cpublic concrets [à démontrer !!], sns doute parce que la température mesurée sur un thermomètre rend famier le concept passablement abstrait de température globale moyenne. En témoignent l’extraordinaire succès des 2°C et son pouvoir de mobilisation. Dans le même temps, les objectifs en température laissent une marge de manœuvre considérable à la communication politique. Ils autorisent à continuer à proclamer l’objectif alors même que l’inertie de la trajectoire conduit certainement à sa violation. Ils permettent de gagner du temps avant de reconnaître que l’objectif ne sera pas tenu. […] Dernière conséquence des objectifs en température, ils favorisent le pari et la prise de risque. Le respect de ces objectifs implique certes les émissions humaines mais également des causes adventices régies par des processus naturels incertains. Ainsi émettre 900 GtCO2 cumulées entre 2010 et 2100 donne deux tiers de chance de rester en dessous des 2°C, tandis qu’émettre 1 500 GtCO2 en offre moins de la moitié. En visant une hausse de 2°C, on peut donc toujours augmenter les émissions en pensant que le sort sera favorable Implicitement, c’est un pari sur le bon vouloir de la nature à pallier nos inconséquences.
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Comme ces 2°C représentent la moitié de la différence qui sépare la température globale moyenne actuelle de celle de l’ère glaciaire, des experts allemands avaient considéré, au début des années 1990, qu’il était prudent de ne pas réchauffer l’atmosphère au-delà de ce seuil, et la Commission européenne en faisait dès 1996 une limite à ne pas dépasser. Les COP postérieures à Copenhague [2009] ont avalisé cet objectif.
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Dans son discours, l’Économiste oscille donc constamment entre la composante formelle et les évocations qu’elle suscite. La première est seule scientifique mais son sens est très restreint, tandis que les secondes ne sont que des opinions, mais aux sens très vastes. L’Économiste gagne ainsi sur les deux tableaux : sur le plan de la rigueur et du sérieux, grâce à la composante formelle ; sur le plan du sens et de la portée, grâce aux évocations.
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La rançon de la preuve mathématique, et donc indiscutable, de l’équilibre général d’Arrow-Debreu, c’est que cette rationalisation de la main invisible est coupée de toute réalité. Elle ne peut donc en aucun cas éclairer les situations économiques ici-bas. Cette ambiguïté n’est jamais levée, et c’est pourquoi le fondamentalisme de marché peut faire appel en toute bonne conscience à la théorie économique pour se justifier.
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... peut-on toujours trouver un équilibre de marché ? Et l’allocation des biens réalisée par le marché est-elle Pareto-optimale ? En 1954, Arrow et Debreu répondent positivement à ces deux questions et prouvent ce que l’on appelle le premier théorème de l’économie du bien-être […] Ce résultat est une véritable prouesse intellectuelle. […] Mais à bien y regarder, ce n’est rien de plus ; juste une construction intellectuelle pour répondre à un casse-tête mathématique. Ce théorème ne renseigne en rien sur le comportement des marchés réels. Il n’a aucun rapport avec l’économie telle qu’elle fonctionne au quotidien. C’est une coquille vide.
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En se protégeant ainsi des déconvenues, le fondamentalisme de marché, un des principaux moteurs du climato-scepticisme, préserve sa promesse d’un monde sans conflit ni contradiction, parfaitement réglé par les prix de marché.
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Comme dans le mouvement antiécologiste, le motif le plus puissant du climato-scepticisme reste toutefois le fondamentalisme de marché, très répandu aux États-Unis, mais aussi en France. Le fondamentalisme de marché pousse à l’extrême une ligne de force du discours économique, le présupposé des bénéfices générés par les marchés. Il soutient que les marchés apportent toujours et partout un mieux : par essence, le marché est une institution parfaite qui ne peut qu’améliorer la société. Cette règle ne souffre aucune exception. SI l’on croit donc avoir repéré une situation où le marché produit des dégâts, c’set que l’on s’est trompé : ce qu’on a vu n’existe pas. Or le changement climatique signale une défaillance des marchés […] Pour les tenants du fondamentalisme de marché, c’est là une situation impossible : donc elle n’existe pas.
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Aux États-Unis, par exemple, une interprétation littérale de la Bible est convoquée à son appui [du climato-scepticisme]. Le livre de la Genèse (Gn 8,22), après l’épisode de l’Arche de Noé, dit ainsi : « Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l’été et l’hiver, le jour et la nuit ne cesseront point. » Ce verset, qui insiste sur le retour régulier des saisons, est interprété par certains, comme le sénateur de l’Oklahoma James Inhofe, comme la promesse faite par Dieu de ne plus bouleverser les conditions naturelles. Dès lors, accepter l’existence du réchauffement climatique, c’est ne plus croire en la parole de Dieu et devenir hérétique. Puisque Dieu l’a dit, le changement climatique ne peut pas exister. L’argument peut faire sourire, mais il est très présent aux États-Unis.
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