AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de NathalieCM


« La prophétie de Langley » est une mosaïque d'univers différents et pourtant si proches l'un de l'autre.

Pierre Pouchairet réussit à mêler le monde de la finance à celui des islamistes dans ce dernier roman court et intense. Deux micro(macro)cosmes qui se ressemblent furieusement par ce qu'ils ont de parfois inhumains, centrés sur leurs propres ambitions et sur un égotisme démesuré : adulant un dieu destructeur d'argent et de pouvoir.

L'argent est le nerf de la guerre et le mauvais maître de celui qui ne sait l'utiliser. Il est ce pour quoi les hommes déclenchent des guerres à défaut de causes plus nobles et donne l'illusion, à celui qui le possède, d'avoir la domination et le pouvoir suprême.

Dieu n'existe que par ce que l'on imagine de lui. C'est lui qui est à notre image et non l'inverse. Il est notre propre projection. Imaginer un seul et unique dieu serait donc refuser la multitude d'individualités que l'humanité représente.

Voilà donc un roman qui n'a pas seulement le mérite de m'avoir entraînée dans une réflexion contemplative et très personnelle de la spiritualité. Un dieu pour l'argent, un dieu pour le pouvoir et parfois même un dieu pour le courage et l'abnégation : autant dire que l'Olympe se serait presque ouverte sous mes yeux à la lecture de ce court polar. Un exploit en soi car, malgré une écriture vive et rythmée, Pierre Pouchairet n'aura pas réussi à laisser une trace indélébile dans ma mémoire de lectrice.

Dans un jargon parfois un peu rébarbatif mais, reconnaissons-le, nécessaire pour la compréhension du récit, « La prophétie de Langley » se construit rapidement autour d'une intrigue somme toute assez classique et dont la triste actualité développe l'imagination de bon nombre d'auteurs. Il est des scénarios difficilement concevables pour le citoyen lambda mais l'auteur, ancien commandant de police et affecté à de nombreux postes dans des pays « sensibles » semble savoir de quoi il parle. La légitimité peut faire peur et c'est justement ce qu'il faudra retenir de ce roman.

Une histoire assez bien écrite et rapidement lue et quelques maladresses et raccourcis hasardeux plus tard : une fin peu conventionnelle mais qui m'a semblé comme trop rapidement posée sur le papier. Comme une corvée vite travaillée ou un devoir expédié d'une matière peu appréciée.

Au final, Pierre Pouchairet aura su m'apporter quelques sujets de réflexion. Peu originaux, certes… mais n'est-ce pas ce que l'on attend d'un roman avant tout ? Qu'à défaut de faire rêver, il fasse au moins penser.
Lien : https://sous-les-paves-la-pa..
Commenter  J’apprécie          14



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}