AVANT-PROPOS
On ne joue pas au rugby dans les Landes comme en Gironde ou dans le Var.
On ne joue pas non plus de la même manière à Dax qu’à Mont-de-Marsan, à Gabarret qu’à
Saint-Sever, à Mugron qu’à Montfort ou à Habas qu’à Pouillon.
Chaque club exprime la personnalité, l’identité de son village ou de sa contrée à travers sa
façon de pratiquer ce sport collectif. La mémoire longue des Marins de Capbreton et le vécu
atavique des Résiniers de Linxe, forcément différents, offrent deux conceptions du jeu
dissemblables et typées.
Le rugby, depuis cent ans, permet l’expression de ces différences culturelles et offre à chacun
la possibilité de participer, quels que soient ses moyens, à l’oeuvre commune. Ce « jeu qui ne
tolère pas le je », selon l’expression de Pierre Albaladéjo, gomme les différences et associe des
hommes qui auraient peu d’opportunités de se croiser et de s’apprécier. On ne peut pas avoir
les mêmes relations quand ensemble « on prend la grêle » ou lorsqu’on décale un ailier en bout
de ligne après plusieurs passes millimétrées.
Le rugby, à travers le siècle, a montré sa dimension intégrative dans notre société rurale et a
largement contribué à créer du lien social entre villageois et campagnards.
Les valeurs de ce jeu d’équipe, de ce sport de combat collectif, trouvent un écho dans le monde
de plus en plus égoïste et individualiste que nous connaissons.
Gageons que les vertus du rugby, si utiles pour l’harmonie de nos terroirs, puissent apporter
des solutions pour donner confiance et révéler à tous ces jeunes des cités leurs qualités
insoupçonnées. Rugby facteur d’intégration, de développement humain pour une population qui
va apporter un nouveau souffle à notre jeu traditionnel.