Citations sur Les formules de Swâmi Prajnânpad (55)
Acceptez à l’avance l’idée qu’inévitablement, vous allez encore vous tromper. Vous vous tromperez par rapport à vous-même, vous accomplirez des actions qui ne vous donneront pas satisfaction, avec lesquelles vous ne serez pas unifié, soit avant, soit pendant, soit après, et vous le regretterez. C’est l’action qui vous permet de vous tromper vraiment, nettement, clairement. […] L’action soulève les vraies questions.
Presque tous vos comportements sont mus non par la nécessité de la situation mais par vos nécessités intérieures. Ce ne sont pas des réponses, ce sont des réactions. Même pas « impulsion » mais plutôt « compulsion » : j’y suis obligé.
La voie proposée par Swâmi Prajnânpad consiste à entendre avec un cœur et un esprit ouvert des affirmations souvent inattendues, déroutantes, parfois même choquantes au premier abord, à y réfléchir, avec toutes les ressources de notre intelligence et à voir, en dehors de nous et en nous-même, si ce que nous observons confirme ou non la vérité de ces paroles. Ce dont nous sommes intimement convaincus, pas parce qu'un maître nous l'a dit mais parce qu'il a réussi à nous le montrer, transforme tout naturellement notre perception de la réalité quotidienne et modifie notre manière d'y répondre.
Vous pouvez être libre de ces émotions en les connaissant. Comment pouvez-vous les connaître ? En étant, sans dualité, ému.
Si je veux un jour pouvoir dire comme Shankaracharya « je ne suis pas les émotions, je ne suis pas les sensations », il faut d’abord que je sois pleinement l’émotion et la sensation, pour comprendre l’irréalité de cette émotion, de cette sensation, et à quel point j’en suis libre.
Je reconnais l’émotion en tant qu’émotion ; elle ne m’obligera pas à agir. Je ne pactise pas avec les pensées qui sont le fruit de l’émotion. Je reconnais que l’émotion est là, donc mes pensées sont viciées, donc toute action qui matérialiserait ces pensées est viciée. Je ne réagis pas et la chaîne d’actions et de réactions s’arrête.
Il faut par moments avoir pris conscience de soi et vraiment éprouvé « je suis », au vrai sens du mot, pour comprendre, par comparaison, que ce « Je suis » n’est jamais là.
Ce manque de pouvoir, cet esclave à vos fonctionnements est lié à un manque de connaissance de soi. N’est-il pas étonnant de vivre et de vous connaître si peu ?
Vous connaissez probablement tous la parole « Dieu vomit les tièdes ». C’est tellement vrai. Il y a une certaine folie aux yeux des hommes qui est sagesse aux yeux de Dieu […].
Pendant longtemps, l’inconscient demeure le maître si un effort intense, prolongé, par moments héroïque, n’a pas été mis en œuvre, soit par une plongée directe dans l’inconscient, soit par une vision immensément lucide du fonctionnement de cet inconscient dans l’existence.