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Critique de Aline1102
Avant de vous donner mon avis sur ce roman percutant et fascinant, j'aimerais vous raconter deux anecdotes assez amusantes.
Il y a quelques semaines, j'ai commencé à répertorier l'ensemble des livres (papiers et numériques) de ma bibliothèque (travail titanesque digne des douze travaux d'Hercule). le but est de savoir exactement ce qui prend la poussière sur mes planches et sur mon disque dur, afin de ne pas acheter plusieurs fois le même livre (ce qui m'est déjà arrivé...)
Et arrivée aux noms d'auteurs commençant par "P", j'ai encodé Le Soir, Lilith. Et je me suis dit que je devais en planifier une relecture, car j'avais énormément apprécié ce roman.
Voilà la première anecdote.
La seconde, c'est que je suis une grande fan d'Alfred Hitchcock, et que je découvre petit à petit ce qu'il me reste à découvrir de sa filmographie. La Maison du docteur Edwardes m'attendait sagement dans ma LAV (liste à voir) depuis plusieurs mois, et je me suis enfin décidée à le visionner il y a quelques jours... juste avant d'en découvrir le titre dans le Scénar !
A un moment du récit, Lola (l'un des personnages principaux du Scénar) fait une remarque sur les coïncidences, et provoque un débat passionné entre les jumeaux Théo et Léo... Tout cela tombe très bien, n'est-ce pas ?
Mais revenons au Scénar !
Le titre de ce roman provient d'un scénario, intitulé "Velorex", imprimé à partir d'une clé USB que les jumeaux ont trouvée sur un ordinateur de la salle informatique de leur fac. La clé contenait le texte et plusieurs photos, que Théo et Léo n'ont pas pensé à imprimer avant de replacer la clé là où ils l'ont trouvée (ils penseront avec nostalgie à ces photos plus d'une fois au cours du récit, car elles auraient pu leur en apprendre plus sur le scénario et sur son auteur).
Le scénario en question raconte le voyage en Velorex d'un jeune couple, Alena et Olivier. Au départ décidés à participer à un rassemblement de ces sympathiques véhicules, les deux jeunes gens vont traverser l'Europe.
Théo et Léo décident de montrer la copie du scénario à leur amie Lola, qui a justement fait des études de cinéma. Les trois compères se lancent alors dans une lecture de "Velorex", avant d'être rejoints, au fil de leur découverte par d'autres personnages.
Le récit devient alors un mélange entre narration "classique", scénario (logique, vu le titre et le pitch) et introspections de l'auteur, qui décrit le cheminement de la création des personnages, de leurs dialogues et réflexions, et des aventures qui leur arrivent.
Le tout donne un roman très "visuel" : le Scénar ferait lui-même un très bon film, d'autant que Philippe Pratx fournit une bande-son très intéressante au réalisateur qui voudrait s'atteler à la tâche. La musique est en effet un élément important du roman, au même titre que le cinéma (mais les deux ne vont-ils pas toujours de pair ?) le scénario précise en effet les chansons qui accompagnent le périple d'Alena et Olivier et les lecteurs (Théo, Léo, Lola et tous les autres) recherchent les morceaux sur YouTube afin de découvrir ceux qu'ils ne connaissent pas. J'avoue m'être prise au jeu et avoir fait pareil ! J'ai également suivi le conseil que les jumeaux donnent à Lola au début du roman, et avoir fait quelques recherches sur Google afin de voir ce qu'est un Velorex, à quoi ressemble Plumlov, où se trouvent les villes et villages qu'Alena et Olivier traversent, etc.
A un moment donné, la lecture du scénario prend de l'ampleur : les jumeaux et Lola retournent en effet dans la salle informatique où les premiers ont trouvé le texte et Lola commence une lecture discrète du fascicule. Et cela attire l'attention des autres étudiants qui se trouvent dans la salle, de leurs amis, d'un professeur,... J'ai aimé cette façon dont la simple lecture à voix haute du scénario réunit les différents personnages, tous tenus en haleine par le voyage en Velorex d'un couple assez étrange. Comme quoi, l'art, sous quelque forme qu'il soit (peinture, musique, littérature ou cinéma) peut créer des ponts entre les êtres humains, quels que soient leur âge ou leurs origines.
Mais le Scénar n'est pas qu'une lecture à voix haute d'un scénario trouvé par hasard par deux personnages un peu curieux. Si ce n'était que cela, l'histoire serait bien monotone et, croyez-moi, c'est loin d'être le cas !
Le suspense est particulièrement bien dosé par Philippe Pratx : on a vraiment l'impression qu'un événement dramatique va se produire et toucher Alena et Olivier. Cela tient le lecteur (et les lecteurs du scénario aussi d'ailleurs) en haleine.
Et aux 3/4 de l'histoire environ, le mystère s'épaissit : les lecteurs du scénario sont comme "piégés" dans l'histoire. Des phénomènes étranges commencent à se produire et certains personnages semblent sortir du scénario et interagir avec les lecteurs. Et tout cela semble se concentrer autour de Lola, qui lit "Velorex" à voix haute... Comme si la lecture du scénario en faisait la victime idéale, ou comme si Lola s'identifie en effet de plus en plus à Alena au cours de sa lecture, et cela va avoir certaines conséquences, que je vous laisse découvrir.
J'aime beaucoup le dernier paragraphe de ce roman atypique, qui nous donne un beau sujet de réflexion :
" Alors… Lola ?... Accablée par l'impossibilité de son amour pour Olivier ? Par l'impossibilité d'enfanter ce film ? Ou simplement par la découverte de cette certitude que nous sommes irrémédiablement seuls ? "
Roman dense et ambitieux, le Scénar passionne tout de suite, du fait de l'alternance entre narration classique et scénario. Les réflexions qu'il propose, par le biais de ses personnages, sont toutes très intéressantes et interpellent le lecteur. Enfin, les nombreuses références cinématographiques et musicales qui accompagnent le récit ajoutent encore un petit plus à un roman déjà fascinant !
Il y a quelques semaines, j'ai commencé à répertorier l'ensemble des livres (papiers et numériques) de ma bibliothèque (travail titanesque digne des douze travaux d'Hercule). le but est de savoir exactement ce qui prend la poussière sur mes planches et sur mon disque dur, afin de ne pas acheter plusieurs fois le même livre (ce qui m'est déjà arrivé...)
Et arrivée aux noms d'auteurs commençant par "P", j'ai encodé Le Soir, Lilith. Et je me suis dit que je devais en planifier une relecture, car j'avais énormément apprécié ce roman.
Voilà la première anecdote.
La seconde, c'est que je suis une grande fan d'Alfred Hitchcock, et que je découvre petit à petit ce qu'il me reste à découvrir de sa filmographie. La Maison du docteur Edwardes m'attendait sagement dans ma LAV (liste à voir) depuis plusieurs mois, et je me suis enfin décidée à le visionner il y a quelques jours... juste avant d'en découvrir le titre dans le Scénar !
A un moment du récit, Lola (l'un des personnages principaux du Scénar) fait une remarque sur les coïncidences, et provoque un débat passionné entre les jumeaux Théo et Léo... Tout cela tombe très bien, n'est-ce pas ?
Mais revenons au Scénar !
Le titre de ce roman provient d'un scénario, intitulé "Velorex", imprimé à partir d'une clé USB que les jumeaux ont trouvée sur un ordinateur de la salle informatique de leur fac. La clé contenait le texte et plusieurs photos, que Théo et Léo n'ont pas pensé à imprimer avant de replacer la clé là où ils l'ont trouvée (ils penseront avec nostalgie à ces photos plus d'une fois au cours du récit, car elles auraient pu leur en apprendre plus sur le scénario et sur son auteur).
Le scénario en question raconte le voyage en Velorex d'un jeune couple, Alena et Olivier. Au départ décidés à participer à un rassemblement de ces sympathiques véhicules, les deux jeunes gens vont traverser l'Europe.
Théo et Léo décident de montrer la copie du scénario à leur amie Lola, qui a justement fait des études de cinéma. Les trois compères se lancent alors dans une lecture de "Velorex", avant d'être rejoints, au fil de leur découverte par d'autres personnages.
Le récit devient alors un mélange entre narration "classique", scénario (logique, vu le titre et le pitch) et introspections de l'auteur, qui décrit le cheminement de la création des personnages, de leurs dialogues et réflexions, et des aventures qui leur arrivent.
Le tout donne un roman très "visuel" : le Scénar ferait lui-même un très bon film, d'autant que Philippe Pratx fournit une bande-son très intéressante au réalisateur qui voudrait s'atteler à la tâche. La musique est en effet un élément important du roman, au même titre que le cinéma (mais les deux ne vont-ils pas toujours de pair ?) le scénario précise en effet les chansons qui accompagnent le périple d'Alena et Olivier et les lecteurs (Théo, Léo, Lola et tous les autres) recherchent les morceaux sur YouTube afin de découvrir ceux qu'ils ne connaissent pas. J'avoue m'être prise au jeu et avoir fait pareil ! J'ai également suivi le conseil que les jumeaux donnent à Lola au début du roman, et avoir fait quelques recherches sur Google afin de voir ce qu'est un Velorex, à quoi ressemble Plumlov, où se trouvent les villes et villages qu'Alena et Olivier traversent, etc.
A un moment donné, la lecture du scénario prend de l'ampleur : les jumeaux et Lola retournent en effet dans la salle informatique où les premiers ont trouvé le texte et Lola commence une lecture discrète du fascicule. Et cela attire l'attention des autres étudiants qui se trouvent dans la salle, de leurs amis, d'un professeur,... J'ai aimé cette façon dont la simple lecture à voix haute du scénario réunit les différents personnages, tous tenus en haleine par le voyage en Velorex d'un couple assez étrange. Comme quoi, l'art, sous quelque forme qu'il soit (peinture, musique, littérature ou cinéma) peut créer des ponts entre les êtres humains, quels que soient leur âge ou leurs origines.
Mais le Scénar n'est pas qu'une lecture à voix haute d'un scénario trouvé par hasard par deux personnages un peu curieux. Si ce n'était que cela, l'histoire serait bien monotone et, croyez-moi, c'est loin d'être le cas !
Le suspense est particulièrement bien dosé par Philippe Pratx : on a vraiment l'impression qu'un événement dramatique va se produire et toucher Alena et Olivier. Cela tient le lecteur (et les lecteurs du scénario aussi d'ailleurs) en haleine.
Et aux 3/4 de l'histoire environ, le mystère s'épaissit : les lecteurs du scénario sont comme "piégés" dans l'histoire. Des phénomènes étranges commencent à se produire et certains personnages semblent sortir du scénario et interagir avec les lecteurs. Et tout cela semble se concentrer autour de Lola, qui lit "Velorex" à voix haute... Comme si la lecture du scénario en faisait la victime idéale, ou comme si Lola s'identifie en effet de plus en plus à Alena au cours de sa lecture, et cela va avoir certaines conséquences, que je vous laisse découvrir.
J'aime beaucoup le dernier paragraphe de ce roman atypique, qui nous donne un beau sujet de réflexion :
" Alors… Lola ?... Accablée par l'impossibilité de son amour pour Olivier ? Par l'impossibilité d'enfanter ce film ? Ou simplement par la découverte de cette certitude que nous sommes irrémédiablement seuls ? "
Roman dense et ambitieux, le Scénar passionne tout de suite, du fait de l'alternance entre narration classique et scénario. Les réflexions qu'il propose, par le biais de ses personnages, sont toutes très intéressantes et interpellent le lecteur. Enfin, les nombreuses références cinématographiques et musicales qui accompagnent le récit ajoutent encore un petit plus à un roman déjà fascinant !
