Le tueur des bois

L’endurance, se dit-elle, était en soi une forme de victoire. Tenir, ne pas céder… au fond, la vie n’était peut-être que cela.
Et si ce n’était pas tout, c’était dans la lumière du soleil que se cachait la solution, pas au fond des eaux.

Le jeu de devinettes était sans fin. Les premières semaines après la découverte du corps, chacun y était allé de son scénario. Les flics avaient leurs idées, les citoyens honnêtes avaient les leurs, et la presse locale multipliait les éditions spéciales. En vérité, personne ne savait quoi que ce soit, sinon qu’une jeune fille avait disparu, pour reparaître plusieurs jours plus tard, morte.

À quoi bon lui préciser que l’argent était le cadet de ses soucis ? Cette activité, elle l’exerçait pour son plaisir, pas pour l’argent. Elle aimait d’autant plus ce travail qu’il lui permettait de voyager, d’explorer d’autres régions, d’échapper au cocon de son existence.

Malchance ou malédiction, quelle que soit l’explication à ce drame, ce seraient ces enfants qui en paieraient le prix.

Il avait les pieds nus. Maiy Beth Squires raconterait plus tard qu’il marchait toujours pieds nus dans la maison, même en plein hiver. Il avait lu quelque part que c’était meilleur pour la santé, que le port des chaussures infligeait un stress aux lombaires, et que les douleurs empiraient avec l’âge.