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Critique de Sileva76


Livre agréable à lire, il permet, non pas de « réhabiliter » François Furet (1927-1997), mais de mieux comprendre son parcours intellectuel. L'historien communiste, qui semble prendre un virage à droite à la fin de sa vie, aime surtout le débat, voir la polémique. « Homme de la fiche », il apprécie peu l'enseignement, mais garde un certain goût pour le travail collectif. C'est aussi un grand lecteur.

Prochasson explicite un peu sa méthode de travail. Furet dialogue avec les auteurs du XIXe siècle, comme il le fait avec ses contemporains. Il prend chacun sur un même pied d'égalité, discutant les idées, parfois se contredisant lui-même. Sorte d'ovni dans le monde des historiens français, Furet eut une grande renommée et ne fut pas le marginal que l'on croit. du moins, les critiques qui lui sont adressées peuvent le laisser penser.

Mal vu aujourd'hui pour ses hypothèses sur la révolution française de 1789, le parallèle qu'il fait avec la révolution russe de 1917, il reste un précurseur de l'histoire conceptuelle du politique (avec Pierre Rosanvallon). Ce n'est pourtant pas un érudit, au sens universitaire du terme. Il y a peu de notes dans ses livres, mais son travail repose cependant sur de nombreuses lectures et des recherches en archives. Furet n'est pas à une contradiction près. C'est plutôt une sorte d'essayiste, mais avec la masse documentaire d'un historien.

Furet possède finalement une réelle faculté pour soulever des problèmes, pour faire dialoguer histoire, philosophie et littérature. Prochasson retranscrit bien une ambiance intellectuelle et ce qu'était l'historien Furet.
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