Le jeune André a hérité de sa famille, dans laquelle on est boucher de père en fils, le don de faire « chanter la chair ». Et si ce don vaut pour la viande, c'est sans conteste avec le corps des femmes qu'André a le plus de talent ! Ainsi, alors que la guerre fait rage et que les hommes sont partis sur le front, c'est à la boucherie Plomeur que les femmes délaissées trouvent leur réconfort. Les affaires marchent, jusqu'au jour où les soldats rentrent de la guerre et qu'André découvre sur son palier un petit couffin, bientôt suivi par six autres… Très vite, le jeune homme se retrouve bien malgré lui père de cinq petits garçons et de deux fillettes. Loin de rejeter sa responsabilité, il se découvre au contraire un fort instinct paternel et décide d'élever seul les joyeux bambins. Fuyant un mari jaloux, le voilà embarqué avec sa petite famille en direction des Amériques. Un périple semé d'embûches mais riche en apprentissages…
«
Bifteck » est une très jolie fable, pleine de charme et d'humour. La part de merveilleux, qui fait chanter les mots autant qu'elle fait danser les corps, offre une belle réflexion sur la paternité, vue dans son ensemble et de manière accélérée. Les éléments du conte sont omniprésents avec ces sept enfants aux capacités extraordinaires, orphelins de mère, mais promis à un destin insolite. L'écriture de
Martin Provost est, quant à elle, rayonnante, musicale et entraînante. Elle nous embarque avec elle dans cet étonnant voyage, prétexte à une quête de soi et à un avenir meilleur. Par ailleurs, et pour les plus curieux, vous apprendrez avec «
Bifteck » comment est né le hamburger… Quoi qu'il en soit, ce roman reste une très bonne découverte !