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Une maison de famille, plutôt un grand manoir, voire château , va, après le décès de l'aïeule être abandonnée à la vente par la famille, enfants et petits-enfants.
Chacun s'épanche, famille, femme de ménage, notaire ... nécessité, regrets, remords pour certains ,trop d'absences . Même la maison se raconte et sent sa fin d'autant plus que le nouveau propriétaire n'est qu'un vil personnage qui pense plus au gains commerciaux futurs qu'à admirer la beauté des lieux.
Joli roman nostalgique, belle écriture.
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"Certains ont cru m'acheter, d'autres me gagner par droit d'aînesse, d'autres encore m'obtenir par la force ; mais aucun, jamais, ne fut mon maître - au mieux mon régisseur".

Dans ce roman à plusieurs voix, celle de la maison est aussi centrale que singulière. Il faut dire que cette belle bâtisse du sud de la France dont les pierres ont vu passer quelques générations de résidents et entendu souffler bien des vents est le centre de l'attention puisqu'elle s'apprête à être vendue. Habituel destin des maisons de famille lorsque la famille rétrécit, éclate, s'éparpille. Quelques femmes s'activent depuis plusieurs jours, il faut finaliser la vente, trier papiers et objets, vider les pièces de leurs meubles, faire place nette pour la nouvelle vie à laquelle la demeure est destinée. Moment propice aux bilans, aux souvenirs pour Emma qui s'était un peu éloignée des lieux et retrouve avec émotion les objets qui ont accompagné son enfance dans les pas de sa grand-mère aujourd'hui disparue. D'autres femmes se souviennent y compris celle qui était chargée d'entretenir la maison, elles égrainent les moments gravés dans la pierre et indissociables de chacune des pièces. Les histoires personnelles sont imbriquées au lieu, parfois joyeuses et d'autres fois plus tristes. Des débuts et des fins. Témoin privilégié, la notaire dont la charge transmise par son père offre une intimité particulière avec l'histoire de la maison. le futur propriétaire ne fait pas l'unanimité, ni auprès de la famille ni auprès de la notaire - ni même auprès du chat - mais la vente a été acceptée et la signature ne va plus tarder. La maison va sans doute perdre son âme...

A travers ces voix féminines passent toutes les émotions des morceaux de vies réunis par un lieu qui renvoie à chacune l'écho de ses doutes, de ses regrets et de ses avancées. de ce que l'on croit maîtriser et de ce qui nous échappe. "Est-on jamais autre chose qu'un fil tiré entre hier et demain ? Comment s'approprier sa propre histoire et tracer son chemin ?" se demande Emma. Pascale Pujol aime jouer avec le merveilleux, l'occulte (cf Sanguines, son recueil de nouvelles très original) et parvient à surprendre en portant très loin et avec une certaine malice la puissance du féminin. Une chose est certaine : il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir d'une maison.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Elle aura bientôt 1000 ans; aucun des humains ne la posséda vraiment même si tous l'ont pensé.
Certains ont cru l'acheter, d'autres la gagner par le droit d'aînesse, d'autres la prendre par la force. Mais aucun ne fut son maître, au mieux son régisseur.

Elle vient à nouveau de changer d'occupant avec un investisseur, hâbleur, crâneur, escroc sans doute; car oui, il s'agit bien d'une maison.

La vielle bâtisse doit être vidée en 3j. Chaque femmes encore en vie et y ayant séjourné, va y chercher ses souvenirs, parfois les voir jaillir comme un coup de poing. Entre sourires et larmes, l'assurance de retours certains dans le passé.

Pour Emma, en rébellion contre cette vente, ce sera le panier en osier avec lequel elle allait ramasser les oeufs avec sa grand mère.

Pour Sonia, qui ne veut rien posséder, rien convoiter et garder un coeur nomade, ce sera un souvenir, celui de la petite sirène enfermée dans le puits du château, mais réapparaissant une fois par an.

Pour Carole, ce sera déposer son histoire dans une cachette secrète pour s'ancrer dans l'histoire de l'inconnue qu'elle veut être demain.

Pour Martine, qui a vécu ce château à travers de nombreuses heures de ménage, ce sera rendre hommage à sa grand mère, un peu sorcière mais surtout digne et forte.

Il y a aussi le notaire et le chat qui ne manqueront rien de cette page qui se tourne. Et il y a surtout « elle » la maison, personnage central qui comme les autres femmes va nous faire partager ses sentiments, ses souvenirs.

Un petit livre synonyme de nostalgie, de mise en lumière du temps qui passe.
J'ai aimé l'atmosphère de ce roman choral, sa capacité à nous transporter dans le château le tout dans un style poétique.
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De la nostalgie à la poésie, j'ai été totalement touchée par l'histoire de cette demeure. Je n'avais qu'une envie : aller visiter ce lieu chargé de souvenirs.
Mon coup de coeur revient sans aucun doute au personnage d'Emma, auquel je me suis attachée.
Ce roman est un roman choral où la maison à elle aussi ses pages dédiés à son ressenti et ses souvenirs.
Le fait que la maison soit incarnée par un personnage en tant que tel, m'a fascinée d'une part, par le côté original de faire ressentir des émotions à un non vivant (qui n'a pourtant jamais été aussi vivant que dans ce roman, je vous le garantis) et d'autre part, par le fait de lui attribuer des pensées humaines à travers de descriptions poétiques.
Ce roman que je vous conseille, m'a à la fois émue et fait rêver.
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Quelle belle idée que ce livre. Suite au décès de la grand-mère, la maison de famille est vendue. Moment compliqué pour chacune des femmes qui y ont vécues - Emma (la petite fille), Carole (la fille) et Sonia sa belle soeur - de la femme de ménage mais aussi de la notaire. Chacune y va de ses sentiments, de ses souvenirs et c'est vraiment bien fait. le plus extraordinaire est sans doute le point de vue de la maison elle-même ; c'est vraiment bien vu. Une approche avec une temporalité bien éloignée d'une simple vie humaine, une vision qui englobe les arbres, la nature, les animaux et les générations successives d'hommes.
Beaucoup de bienveillance, de belle réflexions sur la relation aux choses et au temps. « Et si partir n'était pas plus un renoncement qu'une libération, mais un mouvement aussi naturel et irréversible qu'une rivière entrainée vers son aval, qu'une graine déplacée au gré du vent ? (page 104) »
Un livre qui fait du bien.
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Je viens de finir ce livre inclassable (et c'est tant mieux!), entre recueil de nouvelles et roman polyphonique. Je l'ai beaucoup, beaucoup aimé.
Quelle bonne idée de dérouler le récit au fil des différents ressentis des personnages ! Là où le texte est vraiment réussi, c'est que même les lieux ont leur mot à dire.
Pascale Pujol possède l'art de décrire l'âme humaine dans ce qu'elle a de beau et de tordu. C'est très juste, poétique, gai et triste, parfois drôle, jusque dans la description des liens intimistes qui relient chacun à cette maison qui est au centre de tout.
Bravo Pascale, ton livre est l'un de mes coups de coeur de cette année !
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