Partout règne un silence pénétrant. L'homme ne cherche pas à dominer la nature, car il la craint. C'est une peur inscrite dans son sang, fille d'époques révolues. Il sait d'instinct que la nature gouverne le destin des hommes et des animaux, et il apprend vite à connaître et à traduire tous les faits naturels qui l'entourent, car, aussi étrange que cela puisse paraître, ce silence parle. Il instruit et met en garde. Il conseille et dissuade. Et malheur à celui qui ne témoigne pas la déférence attendue.
En Sardaigne, le silence est presque une religion. L'île est composée de distances infinies et de silences ancestraux qui ont quelque chose de sacré. Tout en est imprégné : les maquis qui se découpent jusqu'à l'horizon, les champs de blé à perte de vue, les plaines recouvertes de ciste, de lentisques, de myrte et d'arbousiers qui saturent l'air de parfums enivrants; les montagnes qui se dressent timidement vers le ciel, comme par peur de le profaner. Les hauts plateaux et les pâturages où paissent les troupeaux et souffle le mistral. Partout règne un silence pénétrant.
Tu es aussi sympa que l'arrivée des règles un premier jour de vacances à la mer, tu sais ?
" Le mal qui n'est pas cautérisé génère un mal nouveau, dans une spirale infinie".
L'esprit humain est diabolique : souvent nous pardonnons sans sourciller celui qui nous blesse, mais il nous est impossible de pardonner celui des nôtres qui s'est laissé blesser sans sourciller.
Ce détail en particulier l'inquiéta, parce qu'une femme sans sac à main est aussi imprévisible qu'un chat sous amphétamines.
Ce n'est pas tant ce que tu vois. La vraie difficulté, c'est d'apprendre à trouver un moyen de vivre avec.
Les celtes divisaient l'année solaire en deux périodes : celle de la naissance et de l'épanouissement, appelée ''Beltane'' et celle où la nature entrait en hibernation en passant par un temps de repos, le ''Samhain''. Ils croyaient qu'au cours des nuits qui inauguraient ces deux périodes, le règne de la lumière et celui des ténèbres pouvaient se rejoindre et libérer ainsi les âmes de défunts, qui avaient alors le loisir de retourner sur Terre
En Sardaigne, le culte des défunts et le respect envers les âmes des morts, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, sont vieux comme le temps. Il faut savoir que, depuis l’époque nuragique, il y a cette croyance très forte sur l’île selon laquelle la mort ne représente pas la fin de la vie, mais seulement de la vie telle que nous la connaissons.
La soif de vérité s’alanguit avec le temps, mais pas pour ces âmes condamnées à une nuit éternelle qu’il te revient tant bien que mal d’éclairer. C’est ton travail. Ou peut-être plus encore : c’est ce que tu es. C’est pour quoi il te semble être né. Ta mission. Ta condamnation. Et si tu cherches à les oublier, les esprits des victimes t’empêchent de dormir. Tu les devines au pied du lit. Ils murmurent tes fautes. Ils t’accusent d’avoir capitulé. À la longue, ils te conduisent à la folie, et tu ferais n’importe quoi pour les chasser. N’importe quoi