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Critique de VestanPance


Une semi-déception. Et pourtant, tout Pynchon est là, d'emblée. le roman s'ouvre sur un début de siècle en pleine effervescence scientifique et industrielle, dévorée par la guerre à venir et l'esprit d'aventure (le groupe d'aventuriers pilotes de ballons débarqués d'Enyd Blyton permet à Pynchon de se lâcher comme jamais dans la référence et le délire et c'est jubilatoire). du haut de ses années (il doit frôler les 80 balais désormais), il s'amuse comme un fou avec son post-modernisme foireux : le Nemesys de la Confrérie des Casse-Cou (nos aéronautes, donc) est un Russe appelé Igor Padzhitnoff. Sa spécialité : balancer des briques du haut de sa montgolfière... une référence déguisée à Tetris et son créateur! Evidemment, Pynchon kiffe les délires scientifico-paranormaux en vigueur et (dés)axe son roman au travers du prisme du Spath d'Islande, matériau ici magique et convoité. le délire est assez proche de 'Mason & Dixon', avec une famille de terroristes américains, spécialistes des explosions des ponts de chemin de fer, qui est sans doute ce que Pynchon a écrit de mieux : c'est un arc narratif solide et déchirant qu'il nous raconte là, pendant plus de 200 pages. Comme d'hab, on retrouve ses obsessions : société secrètes en pagaille qui se tirent toutes la couverture, broyage de l'individu au profit de l'Histoire qui s'écrit, comme toujours, par les vainqueurs. Las, passé la moitié de ce qui aurait pu être un de ses meilleurs livres, il se perd, se répète, part en Europe dans les Balkans pour une narration qui s'étiole, on ne sait plus qui on suit ni pourquoi. Et quand la dernière page se tourne, on ne comprend pas pourquoi il a tiré son livre jusque là plutôt que l'arrêter sur une ligne narrative plus forte.
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