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A roman fleuve, courte critique : just jump !

Bien sûr, on n'y comprend rien, bien sûr il y a trop de personnages, trop de péripéties, trop de décors, trop de mots, trop de non-dits… mais comme dans la vie !
C'est une urgence, avant que l'ennui n'ait raison de nous : il faut plonger dans cette rivière si froide et si chaude, si transparente et si boueuse, si calme et si impétueuse, si longue et pourtant déjà arrivée à la mer : à nous de devenir des bateaux ivres, enfin !

Que vous n'en lisiez que 50 pages par ci par là ou trois fois de suite les 1200 que compte ce pavé dans la mare, que vous ayez envie d'embrasser Thomas avec la langue après ça, ou de le gifler avec des bagues rouillées à chaque doigt, une seule chose ne serait pas de l'ordre du raisonnable : que vous ne vous y frottiez pas, pour voir ! Tour à tour ironique, tendre, savant, époustouflant, sincère, politique, mystique, clair, obscur, poétique, délirant, explosif, lyrique, contemplatif, émouvant, horripilant, il n'y a bien qu'une corde que ce salaud de Pynchon n'aie pas à son arc : celle de la nonchalance blasée. Quel que soit le combat, semble crier sotto voce tous les fils tressés ici, l'important est de se battre, puisque de toute façon nous ne pouvons pas gagner. Au moins nous serons mort le poing levé !
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Contre-jour est une fresque de Thomas PYNCHON. Celle-ci se veut une représentation du quart de siècle courant de l'exposition universelle de 1893 à Chicago au lendemain de la première guerre mondiale à Paris. Entre-temps bon nombre de pays auront été visités à travers le monde, le lecteur accompagnant une multitude de personnages, tous liés de près ou de loin par la famille Traverse qui sert de fil rouge à un récit fort complexe.
Car la volonté de Thomas PYNCHON est de montrer comment le monde se transforme radicalement entre le XIXème et le XXème siècle, comment la révolution industrielle s'achève par l'avènement du capitalisme moderne, progrès technologiques et excès en tous genres allant désormais de concert. C'est à l'image de ces cows-boys désoeuvrés qui ne peuvent plus courir après la fameuse « frontière », celle-ci n'existant plus ; dès lors ils ne peuvent guère que se reconvertir en hommes de mains de riches industriels peu regardant sur les méthodes pour assoir leur pouvoir. Ces entrepreneurs semblent d'ailleurs galvauder tout ce à quoi ils touchent, ayant notamment décidés qu'ils n'avaient plus besoin de l'alchimie, leur suffisant désormais « de prendre la sueur des pauvres, la changer en biffetons et garder le plomb pour assurer l'ordre ». Tout cela est évoqué par le biais d'une galerie de portraits, chacun étant acteur plus ou moins impuissant d'une Histoire en marche, l'apogée étant atteint avec la Première Guerre mondiale qui marque à jamais les esprits.
Les références historiques sont nombreuses. Toutefois Thomas PYNCHON n'est guère pédagogue et part du principe que son lecteur est au fait des évènements qui ont fait l'Histoire. Il en est par exemple ainsi de la révolution mexicaine ou encore des guerres balkaniques. de plus, sa prose est extrêmement riche de par son vocabulaire, et de par sa structure, la multiplicité de ses personnages, et la longueur de ses phrases, rendant indispensable une attention de tous les instants pour bien saisir le sens de toutes les situations. En outre, l'auteur mélange son érudition avec une bonne dose d'absurde, le tout dans un melting pot de genres allant du western au fantastique, en passant par l'espionnage. S'il en est encore besoin, précisons tout simplement que Contre-jour est une oeuvre particulièrement baroque.
Qu'il y adhère ou non dans son intégralité, chaque lecteur sera très probablement subjugué par la force de certaines scènes. Il ne s'agit pas tant d'une force émotionnelle liée à l'intimité de quelques personnages que de celle qui est associée à la tragédie humaine dans son ensemble. Celle-ci, placée dans le contexte du début du XXème siècle, est parfaitement représentative d'un monde qui naît dans la douleur la plus cruelle et continue aujourd'hui d'en assumer les conséquences.
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L'action débute au moment de l'Exposition Universelle à Chicago en 1893 et s'achève au lendemain de la Première Guerre Mondiale. Elle démarre dans le Grand Ouest américain par des histoires d'anarchistes poseurs de bombes, se poursuit du côté de Venise au tournant du siècle puis se déplace au Mexique en proie à la Révolution et finit par se perdre dans l'Orient lointain… Un ploutocrate richissime, Scarsdale Vibe, fait exécuter Webb, un mineur anarcho-syndicaliste. Les enfants de celui-ci n'auront de cesse de vouloir le venger. Autour de ce noyau central, gravite une foule de personnages bariolés et plus ou moins intéressants et s'imbriquent en arborescence totalement loufoque et désordonnée une multitude d'histoires n'ayant pas forcément grand-chose à voir les unes avec les autres. Veillant sur ce petit monde depuis leur ballon dirigeable, les Casse Cou, joyeux aéronautes dignes du Club des Cinq, suivent ces péripéties à la manière d'anges gardiens un peu snobs.
Cette fresque ambitieuse et déjantée relève de quasiment tous les genres : le roman historique, fantastique, humoristique, picaresque, d'espionnage, d'aventure, le western, etc… C'est un pur OLNI : objet littéraire non identifiable. Pynchon prend un malin plaisir à perdre son lecteur dans un labyrinthe d'historiettes innombrables, lui fait rencontrer une foule de personnages plus ou moins importants ou récurrents. A la longue, cette absence de fil directeur devient un peu lassante, mais possède néanmoins un avantage. On peut abandonner la lecture n'importe où, la reprendre ailleurs, sauter les descriptions, lire en diagonale et même repartir en arrière, vu que les histoires sont sans suite et souvent sans lien et que les personnages entrent, sortent, disparaissent à jamais ou reviennent quand on ne les attend plus. Cette épopée déjantée aurait pu relever du chef d'oeuvre si elle avait été bien écrite et bien traduite. Mais il ne semble pas que ce soit le cas.
Juste un énorme pavé (1207 pages) décevant, épuisant et indigeste…
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Livre fleuve, protéiforme que j'ai abordé, comme les autres romans de Pynchon, avec humilité et gourmandise.
Je me suis arrêté à la page 450 en Octobre 2009.
Après avoir lu Underworld USA d'Ellroy, je me sens d'attaque pour reprendre l'ascension.
En y réfléchissant, la lecture du Seigneur des Anneaux fut un grand moment, très longtemps avant la trilogie cinématographique.
Adapté Pynchon au cinéma serait un défi intéressant et...foisonnant.
J'en reparle, une fois arrivé au sommet
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Je suis incapable de vous résumer le livre, ce qui pourrait être une bonne chose, sauf que je ne me rappel pas de la moitié des personnages ou évènements de l'intrigue.
L'un des rares livres que j'ai acheté à cause, ou grâce, à une critique presse, celle du Monde. Qualifié de rare et monumentale, je pensais tenir l'oeuvre qui me marquerait à vie. Depuis 2008 pourtant, il traîne dans ma pile à lire, mainte fois commencé, ce pavé de plus de 1200 pages m'a achevé avant que je lui fasse, enfin, subir le même sort.

Voilà donc un roman que je n'ai pas aimé mais pour lequel je trouve peu de défaut. L'univers est vaste, les personnages complets et diversifiés, un mélange de fresque familiale, de fantastique dans une ambiance travaillée avec une grande ingéniosité.
L'ensemble m'a semblé cohérent, ce qui pour un roman aussi vaste relève du talent, bien que je regrette de ne pas avoir fait de petites fiches.

Si l'oeuvre est grande, elle l'est peut-être un peu trop pour moi.
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c'est trop fort pour moi
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A ma grande honte, j'ai abandonné au bout de 100 pages ! Je ne savais plus où j'en étais, qui faisait quoi et où !!

Trop complexe et pas assez accrocheur et pourtant j'aime les pavés foisonnants d'histoires parallèles !

A un autre moment peut-être.
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Le nouveau roman de Thomas Pynchon était attendu depuis de nombreuses années par ses fans, sa traduction a mis plus de deux ans à arriver jusqu'aux librairies françaises.
Normal donc que l'auteur de Contre-jour décroche une fracassante première place des auteurs les plus attendus par les lecteurs de ce site.
L'ouvrage étant d'une ampleur inhabituelle (près de 1300 pages) et recelant encore pas mal de mystère, un petit résumé s'impose :« Avec ce roman planétaire et foisonnant qui débute par l'Exposition universelle de Chicago, en 1893, pour s'achever au lendemain de la Première Guerre mondiale, à Paris, Pynchon réussit son oeuvre la plus ambitieuse et la plus émouvante.
Au coeur du livre, la famille Traverse : Webb, mineur et as de la dynamite, exécuté sur ordre du ploutocrate Scarsdale Vibe ; ses enfants, tous hantés par la mort de leur père, certains bien décidés à le venger, d'autres déjà avalés par les contradictions du siècle naissant.
Et gravitant autour d'eux, tels des astres égarés, quelques figures hautes en couleur, qui toutes ont un compte à régler avec le pouvoir.
Veillant sur ce « petit monde », quelque part dans les airs : les Casse-Cou, bande de joyeux aéronautes qui, avec le lecteur, suivent non sans inquiétude la lente montée des périls. »
Traduit de l'Anglais (Etats-Unis) par Claro, Editions du Seuil, 1280 pages, 35 €. Parution le 4 septembre.
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Une histoire, ou plutôt des histoires, enivrante par sa vitesse, sa folie. Il y a trop de personnages, de détails et de références pour tout assimiler en une fois. Il faut se laisser porter, s'accrocher à ce qu'on peut. Se battre avec les anarchistes, découvrir le monde avec les casse-cous, etc. Et recommencer une fois parvenu au bout, pour redécouvrir encore de nouvelles pépites !
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Une semi-déception. Et pourtant, tout Pynchon est là, d'emblée. le roman s'ouvre sur un début de siècle en pleine effervescence scientifique et industrielle, dévorée par la guerre à venir et l'esprit d'aventure (le groupe d'aventuriers pilotes de ballons débarqués d'Enyd Blyton permet à Pynchon de se lâcher comme jamais dans la référence et le délire et c'est jubilatoire). du haut de ses années (il doit frôler les 80 balais désormais), il s'amuse comme un fou avec son post-modernisme foireux : le Nemesys de la Confrérie des Casse-Cou (nos aéronautes, donc) est un Russe appelé Igor Padzhitnoff. Sa spécialité : balancer des briques du haut de sa montgolfière... une référence déguisée à Tetris et son créateur! Evidemment, Pynchon kiffe les délires scientifico-paranormaux en vigueur et (dés)axe son roman au travers du prisme du Spath d'Islande, matériau ici magique et convoité. le délire est assez proche de 'Mason & Dixon', avec une famille de terroristes américains, spécialistes des explosions des ponts de chemin de fer, qui est sans doute ce que Pynchon a écrit de mieux : c'est un arc narratif solide et déchirant qu'il nous raconte là, pendant plus de 200 pages. Comme d'hab, on retrouve ses obsessions : société secrètes en pagaille qui se tirent toutes la couverture, broyage de l'individu au profit de l'Histoire qui s'écrit, comme toujours, par les vainqueurs. Las, passé la moitié de ce qui aurait pu être un de ses meilleurs livres, il se perd, se répète, part en Europe dans les Balkans pour une narration qui s'étiole, on ne sait plus qui on suit ni pourquoi. Et quand la dernière page se tourne, on ne comprend pas pourquoi il a tiré son livre jusque là plutôt que l'arrêter sur une ligne narrative plus forte.
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