Un profond sommeil

Mes bibliothécaires-car elles sont à moi, lol-mettent maintenant des petites notes écrites de leur main sur les livres qu'elles ont aimés particulièrement. C'est comme cela que j'ai emprunté ce livre, sans savoir rien de plus que ces quelques lignes écrites rapidement. Elle venait de le terminer dans la nuit et faisait part de son enthousiasme. Je la remercie chaleureusement, car sans ce petit cartouche rose sur la couverture, je serai passée à côté d'une belle lecture !
L'histoire narrée, les histoires de famille et L'histoire, j'aime particulièrement dans un roman quand ces niveaux de récits se mêlent, se tissent, quand le passé affleure, alourdit le présent, un passé dont il est difficile de se départir, qui nous pèse au point parfois de nous engloutir.
L'histoire a déjà été racontée. Une enfant disparaît alors qu'elle est sous la surveillance de son frère ado et de sa soeur à peine plus jeune que lui. Elle disparaît alors qu'ils se baignaient dans ce trou d'eau noire de la carrière, lieu que leur père leur avait interdit. L'enquête de police ne donne rien.
La culpabilité des deux ados, la dépression mortelle de leur mère et la disparition du père faux-monnayeur parti, évanoui, abandonnant ses 2 grands enfants à leur souffrance, au vide et au silence d'adultes absents, incapables de faire face.
Voilà le noeud du roman.
Le roman raconte alors la quête des 2 ados pour retrouver cette petite soeur merveilleuse qu'il pense en vie, enlevée par leur père.
C'est Roberta, Bert, la narratrice. Elle parle de ses adultes défaillants que ce soit ses parents, son oncle, les divers allumés attirés par le malheur de cette famille, avec un regard particulièrement acéré par la colère. Mais c'est aussi le récit de celles qui sauvent le monde comme Clem, cette grand mère, accoucheuse, soigneuse, avorteuse qui, avec Ora, aide, soutient les femmes, les filles amusées, violées dans leur choix de porter ou non leur enfant. Ces 2 femmes qui ont table ouverte pour tous les enfants perdus de la misère.
Deux lieux, le Mississipi, chaud et moite dans la 1re partie et les Everglades, humides, au soleil brûlant et aux orages dévastateurs à la fin du roman.
Plusieurs époques, des chapitres qui racontent la quête de Bert et de son frère Willet et d'autres plus courts qui évoquent le passé tragique, raciste, violent, meurtrier de ces états du Sud des États Unis, à travers l'histoire de la famille et de la carrière maudite.
J'ai particulièrement aimé la première partie du roman, celle du Mississipi. Bon....j'aime toujours plus les débuts de roman que leur dénouement...c'est difficile de tenir les promesses d'une belle histoire tout le long...car il faut bien finir, en sortir.
Le personnage de Clem est particulièrement touchant, femme forte, qui tient le passé et l'avenir dans ses bras, réconforte avec des quatre-quarts au citron, de bonnes tisanes d'herbes de son jardin, qui comprend sans juger.
J'ai dû souvent me restituer l'histoire dans les années 70, pas si lointaines pour moi.... tellement j'avais l'impression de lire une histoire du temps de la Grande dépression, de la grande pauvreté , de la ségrégation, du racisme à visage découvert. C'est dire que ce passé dans ces états du sud est toujours présent.
J'ai pensé alors aux polars de James Lee Burke car lui aussi fait peser le passé douloureux comme un boulet à la cheville à ses héros du Bayou.
J'ai moins aimé la 2e partie car la quête de Bert prend plusieurs directions, à celle de sa soeur, s'ajoutent celle de son père et aussi de son passé familial. Tout est lié certes, mais des raccourcis, des flous que j'ai regrettés.
Le titre ? un mystère pour moi .... si quelqu'un peut m'expliquer....

Ce livre est captivant par son
intrigue
La construction est originale... Description de destins croisés.. On se doute bien qu' un moment où l autre les chemins vont se rejoindre, mais plus on avance dans la lecture et moins on devine le dénouement.
L Autrice nous interpelle sur le poids du passé et de nos histoires familiales.
J ai vraiment passé un très bon moment.. Très court d ailleurs car j ai dévoré ce roman en 24h..impossible de s en défaire lorsque on a commencé à y mettre un oeil.

SOMBRE & ENVOÛTANT ✨️

Au coeur des forêts du Mississipi, une carrière fascine. Il se murmure qu'elle est habitée par des esprits malveillants. Par une chaude journée d'été, Bert et Willet, faisant fi des superstitions locales vont s'y baigner avec leur petite soeur, Pansy qui va mystérieusement disparaître.
Quelques années plus tard, ils reviennent sur les lieux en quête d'indices...

Dès les premières pages, la plume de Tiffany Quay Tyson m'a emportée. Je me suis imaginée au coeur des paysages sud-américains, du Mississipi aux Everglades. Je me suis immédiatement attachée à Bert qui est la principale narratrice de cette histoire à la construction brillante. Elle nous raconte ses souvenirs, ses pistes dans la quête de vérité, l'histoire de sa famille.... et le tout est lié à L Histoire avec un grand H. Celle de la fameuse carrière creusée par des esclaves et celle de Mamie Clem, mystérieuse avorteuse-guerrisseuse. Les années passent mais la ségrégation raciale persiste. Et le passé pèse sur l'avenir... parfois très lourdement.

Un roman d'ambiance, assez sombre qui pourrait notamment plaire aux amateurs des éditions Gallmeister. C'est lent, parfois contemplatif mais jamais ennuyeux. Les personnages sont magnifiques et complexes et l'omniprésence de la nature sublime, envoûtante.

Loin de me plonger dans un profond sommeil, ce roman et son intrigue fascinante m'ont complètement happée.
Vous l'aurez compris, je me suis régalée ! Je ne peux que vous recommander ce roman (qui sort d'ailleurs en poche chez @editions1018 le 17 août! 💫)

Vous connaissiez? Ça vous tente? 😇

Entre deux eaux, deux mondes, deux réalités aussi peut-être, un très beau roman entre la nature sauvage du Mississippi et les mangroves des Everglades où des enfances se défont au gré des malheurs des uns et des superstitions de tous, à moins que cela ne soit que mensonges d'un monde jamais totalement adulte.
Une réussite littéraire tout en odeurs, textures, torpeur, brumes et eaux. On en ressort habité/e par cette Amérique profonde dans les eaux de laquelle se noient et se confondent les victimes de la misère ordinaire, du racisme systémique et des secrets de famille. le tout est sublimé par le courage d'une fratrie déchirée par la terrible disparition de la petite Pansy.

Un Roman Majuscule.

Un profond sommeil /Tiffany Quay Tyson
L'histoire débute à White Forest en août 1976 dans le Mississippi. Cachée au milieu de la forêt, la carrière fascine autant qu'elle inquiète, de par son plan d'eau rafraichissant et son histoire tragique au temps de l'esclavage. Des voix disent que des esprits malveillants se dissimulent dans les eaux profondes et maléfiques du lac.
Par une chaude journée d'été, Roberta Watkins quatorze ans, la narratrice, et Willet son frère, grand garçon de seize ans, accompagnés de leur petite soeur Pansy âgée de six ans, bravent comme d'habitude toutes les superstitions pour aller se baigner dans les eaux fraîches du plan d'eau. La mère est restée à la maison et le père, sosie de Paul Newman, comme d'habitude est absent, en voyage on ne sait où. Il a l'habitude de disparaître et d'apparaître au moment où l'on s'y attend le moins. Sa principale occupation consiste avec son frère Chester à fabriquer de la fausse monnaie.
Dans la famille, la petite Pansy est la préférée des parents qui lui passent tous ses caprices sous le regard médusé de Roberta et de Willet. Aussi quand les deux aînés rentrent à la maison sans elle, l'ambiance tourne au drame. Alors qu'ils étaient partis cueillir des mûres à deux pas du lac, les deux aînés revenus ne voient plus Pansy en train de faire la planche comme à son habitude. Elle a disparu. le père absent, la mère appelle la police. Mais toutes les recherches dans le lac et aux abords restent vaines. Ni noyée, ni perdue dans la forêt, aucun corps, aucune trace, Pansy s'est volatilisée. La famille est ravagée par le chagrin et Roberta et Willet se sentent coupables d'avoir délaissé un instant leur petite soeur. Leur mère sombre dans la dépression.
Quelques années plus tard, Roberta et Willet qui n'ont jamais renoncé à retrouver leur petite soeur, suivent un indice qui les mène dans le sud de la Floride. C'est là au milieu des eaux troubles des Everglades qu'ils éspèrent trouver réponse aux questions qui les taraudent.
Un voyage au coeur des terres américaines, du delta du Mississippi aux mangroves des Everglades, le bout du monde là où vivent les alligators et les crocodiles, où nagent les lamantins, où tournent les requins, où jouent les dauphins, où se faufilent les tortues et où les morts marchent à travers les palétuviers, un cadre somptueux et dépaysant pour conter l'histoire d'une famille tourmentée puis dévastée par les drames, avec l'évocation de l'esclavage, du racisme et de la ségrégation, des prêcheurs en tout genre, des assassins en quête d'une nouvelle identité, des laissés pour compte et des revenants et autres monstres.
Un roman sombre, envoûtant et émouvant, dont il faut souligner la brillante construction avec l'évocation de thématiques fortes.

Mississippi, 1976. Roberta et Willett ont interdiction d'aller jouer dans cette carrière réputée dangereuse et maudite, mais il fait si chaud ce jour d'été qu'ils n'ont pu résister à venir s'y baigner. Mais leur petite soeur Pansy, qu'ils étaient censés surveiller, disparaît...
La famille déjà sévèrement instable va finir par sombrer dans le chaos, et tandis que Willett est obsédé par ce qui a bien pu arriver à leur soeur, Roberta s'efforce de vivre sa vie d'ado. Une histoire qui se passe dans l'atmosphère trouble et visqueuse du Sud des Etats-Unis, dans une région pauvre et marécageuse où sans cesse est fait rappel au passé, celui de l'esclavage et des prêcheurs. le récit alterne entre la quête de Roberta et Willett et l'histoire de leurs parents et de leurs grands-parents, liant les générations dans un tissu de mensonges et de secrets. Même si je lui ai préféré "Là où chantent les Ecrevisses" auquel il est comparé, c'est un roman vraiment très fort sur la culpabilité.

Très beau roman, Très bien écrit.
On sent bien l'atmosphère, lourde, humide, pesante, peuplée de légendes et d'êtres fabuleux.
Les personnages sont assez mystérieux mais on s'y attaché vite et on essaye de percer les secrets et les états d'âme de chacun d'entre eux.

Je ne connaissais pas cette auteure mais je la lirai encore très certainement.

Un roman SOMPTUEUX.
Drame familial, thriller psychologique, atmosphère gothique, le tout en un.

L'histoire commence en 1976, à White Forest dans l'Etat du Mississippi. La petite Pansy âgée de 6 ans disparait alors qu'elle nageait dans un lac. Un lac maudit, au passé trouble, qui serait habité par le diable et autres créatures maléfiques.
Les plongeurs, la police et toute la ville l'ont recherché sans résultats. le père, un escroc local, disparait à son tour. La mère sombre dans la dépression.
La police abandonne après avoir classé l'affaire, les médias passent à autre chose, seuls Bert et Willet maintiennent en vie l'espoir de retrouver leur soeur Pansy.
Commence alors une aventure qui les mènera du Mississipi à la Floride. Une aventure qui leur fera découvrir des secrets de famille dont ils ne soupçonnaient même pas l'existence.
Les personnages du roman sont attachants en dépit de certains de leurs choix qui les mettent en marge de la « bonne » société. J'ai particulièrement aimé celui de la grand-mère Clem.
Tiffany Quay Tyson m'a fait voyager dans cette partie des États-Unis avec une narration exquise.
Dépêchez-vous de le lire, dépêchez-vous de voyager.

Un roman d'atmosphère, où l'on ressent fortement tout ce que l'autrice nous décrit, de la chaleur de cet été 76, au vrombissement des moustiques dans les Everglades, de l'amour profond entre certains de personnages à la haine et au racisme qui animent certains autres. Il fait partie de ces romans américains qui peignent si bien ce pays, ses paysages et ses habitants, ses dérives aussi.

Été 76 : Pansy Watkins, 5 ans, disparait lors d'une baignade dans une carrière abandonnée, lieu à la réputation maléfique. Aucun corps ne sera retrouvé. La famille ne se remettra jamais de cette disparition et le frère et la soeur, qui avaient laissé seule Pansy, passeront leur vie à essayer de la retrouver, elle et aussi leur père jamais revenu à la maison.

Deux récits s'intercalent dans ce roman. le principal est raconté à la première personne par Bert , diminutif de Roberta, la soeur de Pansy. L'autre raconte l'histoire passée de la famille Watkins. Et puis, s'intercalent aussi d'autres extraits racontant l'histoire de cette carrière, endroit maléfique, où les morts et les destinées brisées se sont accumulées.
Et puis , quelques lignes ici et là, en ouverture de chapitre où un homme s'exprime à la troisième personne. Et cette construction sur plusieurs axes est tellement réussie qu'on ne s'égare jamais, et peu à peu tous les fils différents vont s'entremêler pour donner une toile unique.

Roman d'une adolescente, obligée de grandir brutalement, suite à ce drame, dans un Sud moite, encore marqué par la ségrégation, le racisme, la violence des hommes, le mépris des femmes quand elles ne rentrent pas dans le rang.
Roman qui nous parle de famille, de liens ceux du sang ou ceux de l'amour, de femmes, de bébés voulus ou non, de secrets.
Un roman passionnant, à la construction impeccable, à l'écriture puissamment évocatrice, aux personnages forts, un hommage aux femmes.

White Forest, Mississippi. Cachée au milieu de la forêt, la carrière fascine autant qu'elle inquiète. On murmure que des esprits malveillants se dissimulent dans ses eaux profondes. Par une chaude journée d'été, Roberta et Willet bravent toutes les superstitions pour aller s'y baigner avec leur petite soeur, Pansy. En quête de baies et à la faveur d'un orage, ils s'éloignent de la carrière. Quand ils reviennent, Pansy a disparu.
Quelques années plus tard, Roberta et Willet, qui n'ont jamais renoncé à retrouver leur soeur, suivent un indice qui les mène dans le sud de la Floride. C'est là, dans les troubles profondeurs des Everglades, qu'ils espèrent trouver la réponse à toutes leurs questions.

Ce livre est une pépite, de par sa construction qui alterne les chapitres où Bert, alias Roberta, est la narratrice, et ceux où on découvre l'histoire de ce petit patelin du Mississipi, Et de la famille de Bert. de l'époque de l'esclavage jusqu'à nos jours. Et l'histoire de la carrière.

On découvre comment cette immense carrière a été creusée : d'abord par les esclaves, enchainés, qui sous la canicule ont peu à boire et presque rien à manger, nulle part où s'abriter, juste à creuser et sortir les pierres qui sont nécessaires à la construction de la ville au fur et à mesure. Beaucoup meurent, et leur corps reste attaché à celui des autres esclaves jusqu'à la fin de la journée. D'autres deviennent fous. Les pierres sont celles de Satan, et du sang de ces esclaves, dit-on. Et une créature rôde autour de cette immense carrière.
Il y a aussi les prisonniers allemands qui y travaillent, en 1944. Et ils sont capables, le soir venu, de tuer et de noyer un nourrisson parce qu'il serait métis.

Plus proche de Bert, la carrière une fois remplie d'eau, on découvre la jeunesse de Clem, la grand-mère de Bert, celle qui sait se servir des plantes, des herbes, qui aide les femmes qui ne veulent pas être enceintes avec des tisanes à prendre. Elle aide à l'accouchement. Elle croit et respecte les légendes. Elle a découvert l'horreur de ce que peuvent faire les adeptes du KKK. Elle combattra ces idées affreuses, en eduquant ses enfants, petits enfants, et ceux qu'elle a sauvés. C'est de cet héritage que Bert tient sa force, son désir de retrouver Pansy, et de retrouver son père qui a disparu.

Un livre qui parle du Sud profond, de l'esclavage et des choses que l'homme est capable de faire, en bien et en mal. La force d'emmener son grand frère Willet pour suivre les traces de ce père disparu, de cette enfant dont on n'a rien retrouvé. Les plantes, les arbres, l'eau, la mangrove, le bayou, toute cette nature qui les entoure est remarquablement posé, c'est avec un style fluide mais riche qu'on découvre ces paysages du Mississipi, puis des Everglades.
À lire, absolument !

Et mille excuses parce que je sais que ma chronique n'est pas aussi brillante que je l'aurais voulu, pour ce magnifique roman.

Ma note : 5 sur 5