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Critique de hellrick


Pour sa dernière enquête et le dernier roman piloté par les deux cousins derrière le pseudonyme, Ellery Queen quitte la scène avec les honneurs bien que le livre ne soit pas à la hauteur des grands classiques des années '30.
Nino Importuna, très riche et superstitieux vieillard obsédé par le chiffre 9, est assassiné lors du cinquième anniversaire de son mariage avec Virginia Whyte, très jeune et très belle demoiselle sur laquelle les soupçons se portent immédiatement, d'autant qu'on murmure qu'elle a une aventure avec Peter Ennis, le secrétaire de son époux décédé. Cependant Ellery Queen pense que la solution de l'énigme est plus complexe et qu'il pourra la trouver en résolvant différents indices liés au fameux « 9 ». Pour Ellery, comme pour le lecteur, il importe d'isoler le véritable indice dissimulé dans une floppée d'informations bizarres qui confèrent au roman son côté quelque peu déjanté et outrancier.
Assez amusante, l'intrigue parait néanmoins « capilotractée » à plaisir, transformant un scénario basique en une succession de saynètes étranges liées au chiffre 9. Ellery Queen renoue avec la manière de procéder de ses romans des années '30 construits autour d'un puzzle en apparence fantastique mais que le détective finit par rendre logique. Ici, avouons-le, la construction reste habile mais nécessite une bonne dose de suspension d'incrédulité et les mécanismes coincent parfois sur les détails assemblés de manière un peu trop artificiels pour convaincre. le casting de protagonistes se montre, heureusement, intéressant et ils sont tous « vivants » et bien typés, ce qui compense leur nombre restreint. D'où un whodunit finalement rudimentaire puisque le nombre de suspects se limite à 2 ou 3.
Pas grave, en dépit de ses bémols, le tout reste divertissant, la pagination restreinte permettant un rythme soutenu aidé par des dialogues agréables. Quelques notes humoristiques frisent l'autoparodie, les auteurs affirmant à demi-mot, mais à plusieurs reprises, que les indices et autres trucs utilisés par l'assassin auraient fonctionné dans un roman policier des années '30 mais n'ont plus leur place à la fin des sixties.
Quoiqu'il en soit, UN BEL ENDROIT PRIVE demeure très sympathique et se lit pratiquement d'une traite, sans ennui et parfois avec une relative jubilation qui rappelle les hauts faits d'arme du duo. Si la transposition des principes du whodunit de la fin des 30's en plein Summer of Love 30 ans plus tard parait quelque peu anachronique, le roman reste certainement plus réussi que les oeuvres de fin de carrière de ses rivaux Agatha Christie et John Dickson Carr. Plaisant et distrayant, ce qui est l'essentiel pour ce genre de romans.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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