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Critique de saigneurdeguerre


26 août 1918. Cimetière de l'île.

Elles sont huit rassemblées devant la tombe de Maël, le facteur. Leur facteur. le jeune homme au pied-bot qui a si bien su leur tenir compagnie durant les années de guerre alors que tous les hommes valides ont été appelés sous les drapeaux.

A sa manière, Maël avait su se montrer vaillant. Lui aussi.
La guerre va bientôt s'achever. Les hommes vont revenir. Enfin… Ceux qui auront survécu. Et encore ! Peut-on parler de survie quand on revient défiguré, la tête ravagée par les horreurs indicibles vécues à Verdun ou au Chemin des Dames ?

La nouvelle de ce prochain retour est loin de faire plaisir à toutes ces dames. Cinq ans, c'est long. Cinq années durant lesquelles elles ont fait tourner la « boutique » sans homme. Et maintenant que les mâles sont de retour, elles vont devoir rentrer dans le rang ?

Et puis, il y a LE secret ! le secret ? Non ! Plutôt les secrets. C'est qu'elles en ont des choses à cacher ces mères, ces épouses, ces veuves, ces fiancées…

Critique :

Didier Quellat-Guillot avait rédigé un scénario extraordinaire dans « Facteur pour femmes ». le tome 1. Il devait constituer une histoire complète, mais ne voilà-t-il pas que, subissant les pressions de son épouse, on ne plaindra jamais assez les hommes, il ajoute six ans plus tard un deuxième tome. Pourtant, tout était dit, non ? Pas vraiment… Comme son épouse le lui a signalé, c'est bien une idée de mec, une fois le héros disparu, point final ! « Ah ? Et que sont devenues toutes ces femmes ? »

Voilà le pauvre scénariste obligé de se replonger dans l'histoire de l'île pour suivre, pour l'essentiel, ces femmes qui, toutes, ont aimé Maël durant ces années de conflit. Elles ont plus d'un lourd secret à cacher. L'ennui, c'est qu'avec le temps, les langues se délient. Certaines sont prises de remords. Les enfants grandissent et se souviennent de certaines choses. Des photos, la passion du maire, témoignent… le curé lui-même a laissé des guillemets autour du mot « accident », celui qui a conduit à la mort tragique de Maël…

Je suis encore tout secoué par ce scénario, magnifiquement mené avec des révélations en cascade, des péripéties qui se tiennent et une finale qui…

N'ayant pas trouvé la patte de Sébastien Morice, ni ses couleurs, j'ai, en feuilletant l'album, été envahi par la déception. C'est quoi ces couleurs sombres et majoritairement froides ? Et ces dessins qui n'ont pas la même légèreté de trait ? Mon Dieu ! Mon Dieu ! Mon Dieu ! … Heu… Eh bien, pas du tout ! Une fois les premières récriminations passées, je me suis fait au trait et aux couleurs de Manu Cassier. Je trouve qu'il a su trouver l'accent juste pour illustrer cette histoire de femmes, bien plus sombre que celle du tome 1.

Que vous soyez amateur de bande dessinée ou tout simplement amoureux de belles histoires, plongez-vous vite dans ces deux albums. Et s'il vous est encore possible de dénicher le coffret, sautez sur l'occasion !
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