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Critique de LabiblideVal


J'ai toujours admiré Elisabeth Quin. C'est une journaliste que je trouve experte dans la gestion des débats avec ses invités et avec ses collaborateurs. J'ai toujours admiré son intelligence et son immense culture, que ce soit au niveau du cinéma, de la musique et de la littérature. Et en plus, physiquement, c'est vraiment une belle femme. J'aurais pu ressentir de la jalousie, mais c'est l'admiration qui l'emporte. Quand j'ai su qu'elle souffrait d'un glaucome et qu'il devenait probable qu'elle perdrait tôt ou tard la vue, j'ai ressenti une immense peine pour elle. Je devinais combien il allait être frustrant pour cette femme de ne plus pouvoir utiliser ce sens qui semble être essentiel à sa vie en plus de l'être pour sa profession : comment juger de la qualité visuelle d'un film ou des détails d'une oeuvre d'art sans les voir ? Et, pire encore, comment supporter de ne plus lire après des années plongées dans les plus belles oeuvres de la littérature ? Impensable !
Je comprends, dès lors, la nécessité pour elle de témoigner. Ce petit livre nous relate donc les étapes de la maladie : le diagnostic difficilement posé, les raisons supposées de cette dégénérescence et les propositions diverses de soin proposées. Un constat, d'ailleurs, s'impose : que l'on ait des moyens ou pas, il est vraisemblablement difficile de se faire soigner correctement en France… C'est donc tiraillée entre divers spécialistes qu'Elisabeth Quin tente de prendre les décisions les plus « raisonnables » et de se faire à l'idée que, peut-être, viendra le jour où elle sera aveugle.
Durant la dizaine d'années que vont durer ces tergiversations, l'auteure va en profiter également pour réfléchir sur les mystérieux liens entre les maux du corps et ceux de l'esprit, aidée en cela par l'écrivain facétieux qu'est Tobie Nathan. Serait-ce la colère éprouvée durant des années contre sa propre mère qui aurait déclenché la maladie ? « Accumulation de ressentiments, de regrets, d'amertume, nerfs sous pression : Tobie Nathan ne s'est pas prononcé ».
Le doute persiste, auréolé d'hésitations perturbantes.
Un récit personnel, tout en étant étayé par des références culturelles pertinentes, quoique parfois élitistes, qui se lit comme un roman.
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