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Critique de ramettes


Disons le tout de suite, c'est un roman qui me "parle", divers éléments sont entrés en résonance avec ma vie. Sans parler du premier paragraphe que j'ai adoré. Si je savais je le mémoriserais. On dit souvent que la première phrase est la plus importante, il me semble que dans ce paragraphe Michel Quint nous donne les pistes pour la suite.

Parlons du titre : "les joyeuses" : pour "Les joyeuses commères de Windsor" de Shakespeare, pour les attributs masculin, et enfin le surnom des bouteilles de vin. Théâtre, sexe, et le vin qui coule à flot... cohérent puisque nous sommes dans le thème des bacchanales tout au long.

Décidément Shakespeare est entré dans mes lectures de ses derniers temps. Je n'ai pas lu la pièce mais Michel Quint nous en donne son interprétation et donne très envie de la lire.

Michel Quint a su trouver les mots pour retranscrire la Provence du Comtat Venaissin. Lorsque je lisais les passages sur la lumière, la chaleur, la vie, j'ai retrouvé des sensations que j'ai connu car j'ai vécu dans cette région il y a quelques années.

Le passé qui refait surface, des secrets inavoués, des fausses confessions, on se demande si tout n'est pas qu'illusion ?

Des vies ont basculé en 1968, d'autres en 2008 qui vont former la boucle.

Ce roman est un conte cruel comme parfois la passion en réserve. Quand tout est dit, que la vérité est mise à nue que reste t-il?

Dans un vignoble calme une troupe de théâtre va créer un chaos, bouleverser le cours tranquille où chacun cache ses failles. On tombe dans la démesure. Va t-on retrouver la paix?

Le champs lexical de la voix et de la parole est prépondérant. Nous avons le bégaiement, la langue que le vin délit, la voix cristalline, la voix d'argent etc.

Nous avons l'écrit qui comble le manque de parole.

Le mensonge qui comble les secrets du passé. le chagrin qui masque la souffrance de l'humiliation de l'adultère.

On a aussi l'éveil amoureux avec ses balbutiemments, ses maladresses, ses cruautés...

Les enfants (Simon et Federico) qui se sont formés en réaction aux excès sexuels des parents. La libération sexuelle des uns crée un refus d'être volage de Simone et Rico. Simone ayant des doutes sur l'identité de son géniteur n'arrive pas à se construire.

Des vies ravagées par un secret, mais de la vérité certains êtres vont pouvoir s'épanouir.

Nous avons des gens ordinaires brisés par desamours et des passions.

J'ai beaucoup aimé le travail préparatif de la mise en scène de la pièce, comment petit à petit Jean-Pierre Bernier emmène les acteurs amateurs ou professionnels à se surpasser a être habités par les personnages. le travail de création à l'état pur.

C'est un roman de la sensualité. le corps est omniprésent jusqu'au corps manquant qui va faire sont apparition. Entrée et sortie de scènes très bien mise en scène.
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