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Critique de frandj


J'avais autrefois aimé "Effroyables jardins" et je viens de découvrir "L'espoir d'aimer en chemin". C'est un livre formidable, d'une grande profondeur. Et pourtant, il ressemble à une description réaliste d'un milieu social très simple que M. Quint semble bien connaitre personnellement: les petites gens du Nord, à la fois pauvres et dignes. le narrateur, René, vit avec une infirmière Daisy. Il est montreur de marionnettes; pour le moment il est "ludothérapeute": un mot prétentieux pour dire que, dans un hôpital, il donne des petits spectacles à des enfants très malades. Il s'attache ainsi à un adolescent plongé dans le coma et, dans un tête-à-tête qui se prolongera pendant plusieurs jours, il va lui raconter toute sa vie en faisant parler ses marionnettes Momo et Suzy.
Cette vie, elle est à la fois banale et extraordinaire. Elevé seulement par son père - dont M. Quint dresse un portrait remarquable de finesse - René croit d'abord que sa mère est « au ciel ». Encore jeune, il découvre les marionnettes et il apprend aussi que sa mère est vivante; mais elle a disparu. Son père lui fait connaitre un couple ami, Manu et Aïcha, dont la fille Halva (qui a à peu près le même âge que René) devient et restera l'amour de toute sa vie. Mais Manu est tué dans un attentat, sous les yeux de René. Il faut dire que sa jeunesse se déroule dans les années '60, pendant les derniers soubresauts de l'Algérie Française, et que son père trempe dans les réseaux de l'OAS. le temps passe: René grandit, travaille un peu dans l'immobilier avec son père, perd complètement de vue Aïcha et Halva. Il finira par retrouver la trace de sa mère qui, endurcie par la vie, n'acceptera qu'une seule entrevue avec son fils devenu adulte: cette scène est d'une grande intensité, le personnage de la mère est très fort. Mais d'autres rebondissements apparaissent encore vers la fin du roman. En fait, je trouve presque dommage que l'auteur ait voulu suivre René jusqu'au bout de son aventure et donner au lecteur toutes les clés de l'histoire: de ce fait, le récit perd un peu de son mystère si particulier, mélancolique et en même temps un peu magique.
Malgré cette petite réserve, ce livre constitue une grande réussite. J'ajoute que le style de M. Quint y est pour beaucoup. Il parvient à restituer la simplicité et la verdeur du langage populaire, sans faire la moindre concession à la vulgarité et à la caricature. Je recommande vivement la lecture de "L'espoir d'aimer en chemin".
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