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Citations sur Talc de verre (7)

C’était le sourire ! Le sourire ! Mon dieu, c’était ce sourire qui faisait disparaître son statut social. Non ! Pas disparaître. Disparaître n’est pas le mot juste. C’était plutôt comme si ce statut n’avait jamais existé. Comme si, durant toutes ces années, Rosângela s’était accrochée à une fausse sensation, et brusquement, elle se rendait compte que sa situation sociale, qui l’avait toujours mise dans une position, disons, de supériorité, n’était soudain plus rien.
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Seulement après un gros effort pour décoder, pour déchiffrer ce que signifiait tout ce bruit. Voilà : imaginez que ce fil est une phrase. Et là c’est la même phrase, superposée plusieurs fois, comme si les fils venaient de différentes bobines, je veux dire de haut-parleurs. Maintenant, imaginez un tas de fils sortant de différents haut-parleurs, enfin je veux dire des bobines, chacune ayant sa propre durée, soit en avance, soit en retard par rapport aux émissions antérieures ou postérieures. Qui serait capable de comprendre ce qui se dit là ? Qui ?
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Pauvre fille, il y a des gens qui n’ont vraiment pas de chance, pensa Rosângela. Il y a des gens qui… On ne peut pas se mettre dans la peau d’autrui. Imaginez, vous vous mariez pour ne plus avoir à nettoyer le vomi de votre père et vous finissez par essuyer ce que votre mari vous crache en pleine figure. Vous vous rendez compte ? Ça n’arrive pas à tout le monde, hein ? Imaginez-vous déménager constamment, et à chaque fois, les voisins se rendent tout de suite compte que c’est vous, le couple qui se dispute tout le temps. Que c’est vous qui faites tout ce grabuge. Imaginez. N’importe qui se sentirait rabaissé, n’est-ce pas ?
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Sa cousine… La cousine de Barreto. Vous savez, cette cousine de Barreto ? Elles avaient à peu près le même âge. Et elle, si aimable et tranquille, pouvait dire que la situation de sa cousine lui faisait de la peine. Une situation difficile, car l’oncle Wagner avait toujours beaucoup bu. Imaginez une petite fille qui devient une jeune fille et commence à flirter. Et, un jour sur deux, elle doit supporter son père bourré. Un jour sur deux, elle doit nettoyer son vomi par terre. Imaginez ce que c’est d’entendre à tout bout de champ son père dire à sa mère : Allez-vous faire foutre, toi et ta fille ! Et la fille, c’est vous. Imaginez. Il arrive un moment où vous ne pensez plus qu’à une chose : vous marier. Disparaître ! Parce que vous vous jurez que vous n’allez plus supporter tout ça comme votre mère l’a supporté. C’est pour ça que, elle, si calme, bienveillante et tranquille, pouvait dire que sa cousine lui faisait de la peine, voilà ! Enfin, de la peine, euh, non : pas au point qu’elle pouvait dire qu’elle avait de la peine. Mais c’était quand même un sentiment suffisamment fort (même si elle ne le disait pas, même si elle ne le pensait pas en ces termes) pour qu’un certain goût amer, un petit pincement au cœur, qui semblait dire que si au moins sa cousine n’était pas si jolie, ce sentiment serait beaucoup plus intense. Même si ce goût n’était pas si amer, ni son cœur si serré, Rosângela avait de la peine pour sa cousine, quoi qu’on entende par là. Maintenant, imaginez quelqu’un qui pense à tout ça, sans y penser. C’est cette question de la sensation, vous comprenez ?
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Après avoir éteint la lumière, Rosângela repensa à cette histoire d’être, d’une certaine manière, supérieure. Non, ce n’est pas ça. En fait, c’est assez difficile à expliquer, parce que cette pensée là… Il ne s’agit pas d’une idée, comme on pourrait dire, tout simplement., Rosângela se sentait supérieure, car ce n’était pas ainsi qu’elle pensait. Du moins, on ne peut pas dire qu’elle pensait en ces termes-là. Non, ce n’est pas vraiment cela. C’est pourquoi il m’est difficile de l’expliquer, ce serait plutôt ? Comment vous dire ? Plutôt une espèce de sensation, vous comprenez ? Oui… Une espèce de sensation, vous savez ? Disons… Comme si … Vous aviez le sentiment de faire partie d’une classe… disons… supérieure. Vous voyez ? Comme si vous apparteniez à un certain milieu social, c’est ce que je veux dire… Ce sont des gens qui vivent dans des conditions particulières, n’est-ce pas ? Le genre de personnes dont vous dites : Eh ben ! Pour être à cette place dans la peau de cette personne et vivre de cette façon, consommer, faire des voyages, faire l’amour, il faut appartenir à ce milieu ! Eh bien, c’était plus ou moins cela que Rosângela ressentait. C’était ce qu’elle ressentait, et, curieusement, elle associait le fait d’être dans la peau d’une de ces personnes-là, dont tout le monde sait qu’elles appartiennent à une classe supérieure, à un moment précis, lorsqu’elle venait juste de faire l’amour avec son mari. Plus encore que lorsqu’elle descendait prendre sa voiture au garage, ou qu’elle laissait les enfants devant le collège, ou qu’elle rejoignait son cabinet. Et si vous pensez que personne ne s’en rendait compte, demandez donc au portier de l’immeuble, qui lui assène tous les matins son Bonjour Dr. Rosângela, demandez donc au gars du parking, demandez à tous ces gens qui regardent sa voiture du coin de l’œil, sans pouvoir s’acheter la même. Demandez-leur, et vous verrez… C’est plus ou moins comme si vous étiez dans la peau d’une personne à part, qui sait qu’il y a de la misère dans le monde, mais qui… Qui ne peut rien y faire, n’est-ce pas ? C’est embêtant, c’est triste, mais que faire ? Vous avez la chance d’être dans la peau de ce genre de personnes, un point c’est tout. Vous ne pouvez rien y faire, il vous faut donc vivre le mieux possible.
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Elle pouvait même être au-dessus de sa cousine ! Être au-dessus, c’est, disons, peut-être un peu banal de parler ainsi, mais c’est plus ou moins cela. Pour la première fois, mon dieu, san s se soucier de la supériorité de sa position sociale ! Pas besoin d’avoir remercié le ciel d’avoir fait foirer le mariage de sa cousine. Elle ne doit rien à personne, mon dieu ! Si ce n’est à elle-même ! Regardez ce qu’elle a fait ! Alors qu’à ce jour, sur son casier judiciaire, il n’y a que du bonheur ! De l’amour ! Bien plus, beaucoup plus que ce dont tout sa cousine a pu rêver. Une femme qui n’avait eu que deux hommes, qui n’arrivait que maintenant à rependre ses études d’architectures qu’est-ce que c’était comparé à ce qu’elle était en train de vivre ? Quand est-ce que sa cousine avait pu respirer autant de bonheur dans sa vie ? Hein ? Le bonheur d’être deux fois mère ! Deux fois ! D’être depuis longtemps diplômée de l’université ! Comment sa cousine aurait-elle pu se comparer à elle, mon dieu ! Hein ? Hein ? Hein ? Hein ?
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Pourquoi le train ne passe-t-il pas aussi sur ce visage là ?
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