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Critique de petitours


J'utilise généralement le terme de "roman graphique", en béotien de la bande dessinée, pour parler un langage distingué. Roman graphique, parce qu'une partie de la bande dessinée ayant acquis ses titres de noblesse, il est devenu nécessaire de la différencier du reste de la production bd.

Roman graphique parce qu'on ne donne pas dans les cours des petits joueurs, du plébéien mangas au comic fruste. Pourtant ici, et tout ignorant qu'on soit des codes du roman graphique, je crois que le terme est parfaitement adapté.

D'abord parce que Rabaté y réalise l'adaptation d'un roman d'Alexis Tolstoi, (à ne pas confondre avec Léon) dans la grande tradition du roman russe. Pas que je connaisse particulièrement bien le roman russe, mais la trame historique de ce compte auto-déclaré parti faire fortune, la construction psychologique complexe des personnages tous plus fourbes les uns que les autres, les apparitions oniriques, la rudesse de la vie compensée par l'alcool, la drogue et le jeu, tout ça donc rappelle tout aussi bien Boulgakov, Tolstoi (Léon cette fois ci) que Dostoievski.

Ensuite, car les qualités graphiques sont époustouflantes sans chercher à briller. Lavis en noir et blanc, des dessins sans fioriture qui pourraient rappeler les peintures de Goya. Et enfin car le bon Rabaté a un incroyable sens du mouvement, à la fois dans l'enchaînement des cases (je vous invite à jeter un oeil aux extraits en ligne pour vous en convaincre) et dans la construction narrative d'ensemble.

Voilà comment on mérite son prix Jacques Lob et merci à ceux qui me l'ont offert !
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