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Critique de Baldrico


Lu dans la Bibliothèque de la Pléiade, dans le texte établi par Mireille Huchon en1994.

Voilà un texte qui se mérite!
En plus d'écrire en moyen français (ça c'est bien normal c'est la langue de son époque), François Rabelais brouille les pistes, joue avec son lecteur et avec la langue, et recherche la rareté du vocabulaire. Au besoin, il crée des mots. Et pour couronner le tout, nous ne baignons plus dans les références antiques des érudits de la Renaissance.
Heureusement, l'édition de Mireille Huchon fourmille d'explications et de notes. Alors avec un peu de patience, on peut goûter l'humour de Rabelais et les enjeux de ce célèbre texte.
Il y a d'abord la belle irrévérence vis-à-vis du système d'éducation. Les théologiens et autres enseignants religieux, prudemment et plaisamment appelés "Sophistes", sont raillés durement. Ils sont remplacés par Eudemon, un précepteur dont le nom signifie simplement "heureux".
Ensuite, les guerres picrocholines, qui sont une parodie de la lutte entre François 1er et Charles Quint.
Ces récits posent la question de la guerre, quand un côté veut la guerre sans en démordre tandis que l'autre tente de l'éviter par tous les moyens, mais est finalement contraint d'y entrer. le bon côté représente évidemment le roi de France, ce qui n'est peut-être pas de la plus grande exactitude.
Et puis il y a l'exagération propre à la parodie (nous sommes chez des géants, ne l'oublions pas): les quantités monstrueuses de vin et de mangeaille, l'habillement, et toutes les allusions sexuelles et scatologiques qui ne sont pas sans drôlerie. de l'art d'être grivois sans être vulgaire.
Bref une lecture riche, drôle et instructive, d'un livre qui n'a pas volé son titre de classique, mais qui s'en échappe aussitôt avec espièglerie.
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