La flamme du prince

Celeste baissa les bras, soudain envahie par la mélancolie. Comme c'était triste d'avoir de la famille proche et de refuser catégoriquement tout contact avec elle ! Jusque-là, elle ne s'était pas rendu compte que l'impératrice était animée d'un tel ressentiment.
-As-tu déjà pensé qu'ils pouvaient regretter leurs actes ? Peut-être qu'ils voudraient que tu leur pardonnes.
Vitala fit un bruit de nez plutôt indigne d'une dame.
-Le pardon, c'est valable pour les gens qui oublient de te souhaiter ton anniversaire. Pas pour ceux qui vendent leur fille. (Elle leva les yeux.) Tu comprends ce que je veux dire mieux que quiconque. Toi, pardonnerais-tu à Gallus ? à Cassian ?
- Non, répondit doucement Céleste.

Lucien regarda autour de lui.
- Où est Céleste?
Nerveuse, la jeune femme s'avança.
- Ici.
Il la contempla, un sourcil haussé.
- C'était déjà mal de voler mon navire, mais fallait-il que tu prennes aussi le chien?
Elle rougit.
- En fait, ce n'est pas moi. Enfin, c'était...
Elle n'acheva pas sa phrase, ne souhaitant pas mettre Vitala dans l'embarras.
- Un navire, ce n'est que des planches de bois assemblées. Je peux toujours en commander un autre. (Il la considéra d'un oeil sévère.) Ne prends plus jamais le chien.