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Critique de le_chartreux


Teresa Radice et Stefano Turconi forment un duo exceptionnel. Après m'avoir enchanté avec le Port des Marins Perdus, les voici qui recommencent !
Amour minuscule, c'est d'abord un AMOUR en MAJUSCULE. Pas celui des romances à la guimauve, ni celui des jolies comédies sentimentales… Ce n'est pas non plus un amour fou, même s'il faut être un peu fou pour aimer démesurément… Amour minuscule est un amour italo-argentino-syrien au coeur tendre, chaud et explosif qui s'étire depuis 1976 jusqu'à aujourd'hui. Cette BD au format original - format comics, c'est-à-dire plus petit que la normale – comporte 300 pages et est à considérer comme un livre. Vous n'en viendrez pas à bout en 30 minutes, ni même en deux heures. S'immerger dans cette histoire est comme descendre en scaphandre dans un monde abyssal, un monde que je pensais connaître mais dont j'ignorais tout de ces ombres et de ces monstres. Il est nécessaire de pratiquer des paliers de décompression et de prendre son temps.
On se retrouve plongé dans l'histoire personnelle et générale d'hommes et de femmes aux prises avec la guerre en Syrie et confrontés à la douleur des réfugiés et à l'indifférence des populations ou pire, l'instrumentalisation du trafic d'êtres humains. Notre seul lien avec la surface – et avec l'humanité dans ce qu'elle a de plus généreux – c'est ce cordon ombilical mince et fragile qu'est la tolérance. Amour minuscule est un cocktail explosif de poésie, de philosophie et d'humanisme… le Père Saul est à lui seul un monument de bonté. Qu'aurions-nous besoin aujourd'hui d'hommes ou de femmes de sa trempe ?...
Ce livre n'a qu'un seul défaut : Les caractères sont trop petits. le texte est dense, les phrases sont délicieusement belles et pleines de sens et il mérite vraiment d'être lu et relu. La taille des caractères rend - et c'est dommage – la lecture parfois assez difficile.
Sinon, c'est un pur chef d'oeuvre de grâce et doté d'un bon « sustain ». L'image du fil tenu, mince et fragile qui relierait les hommes entre eux, comme une corde de Mi, m'a fait venir à l'esprit la métaphore d'une corde de guitare. Et pour les guitaristes, le sustain c'est la capacité à la rémanence, à faire se prolonger une bonne vibration. Et c'est ce que m'inspire ce livre exceptionnel. Bravo !
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