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Critique de NMTB


En général, je ne suis pas très « bon public » au théâtre. Je m'agite sur mon siège (« sur mes fesses » comme écrit Alexis Ragougneau), je ne ris pas toujours quand il faudrait (ça c'est un talent que je n'ai pas), parfois il m'arrive de pousser un soupir d'ennui ou d'exaspération. J'avoue ! si ça peut atténuer les petites critiques que j'ai sur ce roman qui est plutôt bon et qui pourra amuser les amateurs de théâtre, en particulier les Parisiens.
Ca commence comme un roman historique sur l'après-guerre et le triste épisode de l'épuration. Un résistant danois revient en France en 1945 pour tenter de sauver un ami dont il avait mis en scène des pièces de théâtre juste avant la guerre et qui est accusé de collaboration. Niels n'arrive pas à croire que son ami, pur écrivain pas du tout préoccupé de politique, ait pu se compromettre, et il pense qu'il est victime des excès de l'épuration. Il va donc essayer de comprendre ce qu'il s'est passé.
Mais en fait, le côté historique du roman passe progressivement au second plan et le théâtre, la situation du théâtre contemporain, devient allégoriquement le vrai sujet, et je suppose aussi qu'il y a un côté autobiographique non négligeable. Alexis Ragougneau est d'abord un auteur de théâtre, il a écrit quelques pièces qui ont été mises en scène par Frédéric Ozier (c'est lui l'ami danois à qui est dédié ce roman). Les titres de quelques-unes de ses pièces sont d'ailleurs cités comme étant l'oeuvre de notre auteur accusé de collaboration.
L'originalité de ce roman c'est qu'Alexis Ragougneau a inséré quelques petites pièces de théâtre à l'intérieur. Ce ne sont pas des parenthèses, elles suivent bien l'évolution de l'intrigue, sauf qu'elles sont écrites à la manière de comédies et non plus comme un roman. Il n'y en a que deux ou trois et elles sont courtes, mais malheureusement elles m'ont semblé ratées, pas très drôles. En particulier celle qui fait intervenir Cocteau, Jouhandeau et Léautaud, je crois que si j'avais assisté à une représentation j'aurais poussé quelques soupirs en entendant ce qui est censé être des « traits d'esprits ».
Bon, pour en venir au sujet, avec des écrivains comme ceux que je viens de citer, on comprend qu'il est question de personnes qu'on ne peut décemment pas accuser de collaboration mais qui ont paru suspects à quelques « inquisiteurs » pour la simple et mauvaise raison qu'ils ont continué à vivre et à travailler sous l'Occupation sans se mouiller dans la Résistance. Par contre, on peut parler de petites compromissions, et vu les éléments autobiographiques de ce roman, j'imagine qu'Alexis Ragougneau exprime quelques remords personnels, allégoriques donc.
D'autre part, je ne suis pas trop au courant des bisbilles entre les théâtres privés et la Comédie-Française mais il en est également question, je crois.
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