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Citations sur Maria-Teresa Carloni, mystique au service des chrétiens.. (6)

En 1982, sa résistance physique est à bout mais elle refuse les médicaments qui altèrent la conscience, voulant rester lucide. Elle retourne à l'automne à l'hôpital. Devant Don Cristoforo, elle insiste à la fois sur sa vie totalement ratée et sur la bonté du Seigneur qui a su changer le mal en bien. En novembre, une lettre du cardinal Tomàsek lui fait du bien :

Qui travaille pour le Règne de Dieu fait beaucoup.
Qui prie pour le Règne de Dieu fait mieux encore.
Qui souffre pour le Règne de Dieu fait tout.
Voici votre mission.

Elle est bientôt transportée à l'hôpital de Gaiato di Pavullo près de Modène, non loin d'une de ses nièces. Don Cristoforo vient y célébrer la messe le 10 janvier 1983. Quatre jours plus tôt, l'ami cher Jaroslav Skarada a été ordonné évêque à Rome par le pape, et nommé auxiliaire de Prague, où il est interdit de séjour. Le 15, une péritonite aiguë se déclare. Elle est transportée à l'hôpital de Pavullo où les chirurgiens la juge inopérable et meurt deux jours plus tard, le 17 janvier 1983 en fin de matinée, lucide jusqu'aux derniers instants de sa vie terrestre.
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L'élection de Jean-Paul II emplit Maria Teresa de joie. Elle le connaît et voit surtout dans cette élection l'Esprit Saint dirigeant l'Êglise. Le nouveau pontife dira bientôt à Assise : « II n'y a plus d'Êglise du silence, puisqu'elle parle par ma voix !», et soutenir ses frères restés derrière le Rideau de fer sera une constante de son pontifîcat, jusqu'à jouer un rôle décisif dans leur libération de la persécution.
Maria Teresa ne tarde pas à être invitée avec Don Cristoforo par le nouveau pape, le 20 janvier 1979. Il leur dit qu'il a pris connaissance de la documentation donnée à Pie XII, et en souligne l'intérêt.

Mais cette année voit la santé de Maria Teresa, qui rentre dans sa soixantième année, se dégrader fortement. Une douleur lancinante et aiguë à la jambe l'empêche souvent de quitter sa maison. Les quelques photos de cette époque montrent une femme âgée aux traits creusés, aux mains fatiguées. Plus d'une fois, les visites annoncées doivent être annulées, y compris pour ses amis malgré tout le désir qu'elle a de les revoir. Elle réussit toutefois à achever et publier « Le silence de l'Eglise bulgare », et toute la documentation recueillie sur l'évêque martyr Evgueni Bossilkov, fusillé le 12 novembre 1952, servira à ouvrir en 1985 à Urbania le procès diocésain du martyr, avec l'accord exceptionnel de la Congrégation pour les causes des saints qu'elle obtient (Evgueni Bossilkov sera béatifié par Jean-Paul II en l998).
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La bilocation (présence simultanée de la même personne en deux lieux) est un phénomène rarissime, même dans l'histoire de la mystique, vis-à-vis duquel l'Eglise est prudente et qui, pas plus que les stigmates, n’est en soi signe de sainteté. Des saints l'ont vécue, Alphonse de Liguori, Joseph de Cupertino ou Pio de Pietrelcina ; au xxe siècle, le cas le plus documenté est celui de Mère Yvonne-Aimée de Malestroit. Maria Teresa vit les siennes presque toujours dans une grande sobriété, comme un simple instrument envoyé pour une mission et sans aucune gratification affective personnelle.

Comment Maria Teresa comprend-elle la bilocation ? Selon elle, ce n'est pas une hallucination, même provoquée par Dieu, pour ceux qui reçoivent la visite d'une personne biloquée car Dieu ne peut ni se tromper ni nous tromper ; or s'il produisait une hallucination chez ceux qui voient un corps biloqué, il les tromperait. C'est un miracle («et que certains théologiens me pardonnent», ajoutet-elle) : le corps glorieux est vu. Ainsi « il n'y a pas d'hallucination chez ceux qui voient le corps, car il est réel ; Dieu redevient celui qui ne se trompe pas et qui ne trompe pas». Mais l'essentiel pour elle est ce qu'elle en dit un jour à Giuseppe Mangani : « Pour le comprendre un peu, il faut peut-être entrer dans la logique de l'amour», cette logique qui l'a poussée à s'offrir pour les persécutés. Et c'est la logique même de Dieu, se servant de sa pleine disponibilité.
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Ce projet semble fou, et il l'est : une femme malade, qui de plus revit tous les vendredis la passion du Christ qui la cloue sur son lit, sans grandes connaissances linguistiques en dehors de l'italien, ne pourrait se rendre dans les pays d’Europe de l’Est où l'Eglise est persécutée. Et même si elle réussissait à contacter tel ou tel évêque ou prêtre derrière le Rideau de fer, elle n’a aucun mandat pour le faire, aucune recommandation de Rome ni même de son évêque. Comment gagner leur confiance dans le climat de peur, de délation et, surtout, de mensonge que fait régner le communisme et dont tous ont été les victimes ?
Et comment gagner la confiance de la hiérarchie de l'Église catholique, à commencer par celle du pape ? Mais Maria Teresa ne vit pas ce projet fou comme le sien, mais comme celui auquel elle est appelée. Elle se considère et se considérera toujours comme un simple instrument d'un projet qui la dépasse (un bien pauvre instrument, à ses propres yeux).
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J’ai tendu mes bras vers la vie,
Les bras sont en lambeaux. ..
Le poing s’est serré
Et le sang a jailli du poing...
La main blessée s'est refermée,
Un peu de pétales de rose fanés,
Et des épines le reste. ..
Que d'épines !
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Le 19 juillet 1943, l’aviation alliée largue un déluge de feu sur Rome, quatre mille bombes, principalement sur le quartier ouvrier de San Lorenzo, sans objectif stratégique : on compte mille cinq cents morts et plus de quatre mille blessés pour ce seul quartier. Maria Teresa y court et se dépense sans compter. Voyant un blessé grave sur lequel est penché un prêtre en soutane blanche, elle apostrophe celui-ci sans vraiment le regarder : «Mon Révérend, dépêche-toi.» Le prêtre lève les yeux et obéit. Peu après, le personnel hospitalier de Saint-Joseph est convié à rencontrer le pape et comme infirmière en chef, Maria Teresa doit y aller. Et voici qu'elle reconnaît dans le pape le prêtre qu'elle avait houspillé ! Pie XII était accouru du Vatican pour bénir les morts et réconforter les survivants. Quand il passe à sa hauteur, il s'arrête et lui dit : « II y a longtemps que vous n'êtes pas venue en de tels lieux. Pourquoi ? » Elle marmonne : «J'ai été malade.» II la fixe : « Et en plus vous mentez au pape ! » La jeune femme, selon ses propres termes, souhaiterait alors s'enfoncer dans les entrailles de la terre. Mais cette double rencontre avec le pape est sans lendemain quant à sa vie religieuse.
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